25 août 2003
My fair Bidibi On the street where you live
Fond sonore : Rickie Lee Jones, "On the street where you live" (It's like this, 2000) Je porte : un franc coup de soleil Atmosphère : incertaine In the mood for : a glorious come-back
Assise sur un banc de métal glacé, en attendant mon bus dans cette ville grise qui ne m'aura vue que passer, je me mets à fredonner, presque inconsciemment, les premières mesures d'une chanson que je n'identifie pas tout de suite.
I have often walked down this street before...
Il ne me faut pas longtemps pour en retrouver les paroles...
But the pavement always stayed beneath my feet before...
... et reconnaître "on the street where you live", la chanson de l'amoureux transi d'Eliza Doolittle dans My fair lady. Encore une fois, c'est la version de Rickie Lee Jones, déjà évoquée dans ces pages, qui me vient en tête.
I have often walked down this street before But the pavement always stayed beneath my feet before All at once am I several stories high Knowing I'm on the street where you live
Pourquoi maintenant, dans ce décor grisâtre, avec ce mur lépreux pour seul vis-à-vis, ai-je eu le besoin impérieux de m'échapper chez moi, mon vrai chez moi que je ne retrouverai qu'en fin de semaine? Where I belong. J'ai déjà disserté sur mon affection particulière pour cette locution anglaise. Les lieux que je fréquente depuis deux ans maintenant ont fini par me posséder.
Surtout cette promenade, obsessionnelle. My own long and winding road. Juste derrière chez moi. Ce passage ombragé et anodin qui mène à la grande place aux fontaines. Bordé de calmes immeubles dont les balcons croulent de fleurs et de plantes.
I have often walked down this street before...
Alors soudain je me dis qu'il n'y a pas de hasard. Qu'on n'aime pas un endroit au point d'en faire un passage obligé à toutes ses promenades sans raison.
Are there lilac trees in the heart of town? Can you hear a lark in any other part of town? Does enchantment pour out of every door?
On cherche toujours quelque chose, même sans le savoir.
No, it's just on the street where you live
Il y avait quelque chose allée R. Quelqu'un. On s'est peut-être trouvés. On est peut-être en train de se manquer.
And oh, the towering feeling just to know somehow you are near The overpowering feeling that any second you may suddenly appear
Et maintenant? Maintenant il va falloir cesser de s'émerveiller de cette jolie histoire de hasard(s), cesser de la rêver, et commencer à la vivre. Arrêter de se répéter que "pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant comme les oiseaux sur les épaules de Saint François d'Assise" (Milan Kundera).
Et de se dire que cela suffit bien à rendre deux êtres heureux.
La légèreté et la pesanteur. L'âme et le corps. Les mots incompris.
Et un espoir :
Don't leave me waiting here lead me to your door
Bidibi posted this at 20:18.
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