01 mars 2003
J'ai mis Cerbère en enfer Life on Mars (?)
Fond sonore : David Bowie, "Life on Mars?" (Hunky dory) Je porte : une pince crocodile dans les cheveux (vous appelez ça comment, vous?) Atmosphère : studieuse In the mood for : a rest
Comme chaque année, je n'ai pas vu le mois de Février passer...
Déjà Mars... et comme disait mon (regretté) Grand'Oncle :
"Mars, ou crève"
Essayons de tenir le coup...
Bidibi posted this at 17:04.
Les ummites sont parmi nous Interlude
Fond sonore : nada, je bosse, snourgl... Je porte : mes lunettes Atmosphère : studieuse In the mood for : holidays
Je crois que Blogger va plus bien dans c'tiête depuis qu'il s'est mis en ménage avec Madame Google. Regardez à quoi ressemble la fenêtre de visionnage de mes posts... ou alors les ummites contrôlent aussi mon disque dur???
[2/28/2003 6:17:11 PM | Bidibi Jones] Atmosph貥 : l駨re In the mood for : cocooning Apr賠six longs mois de suspense insoutenable, je vais enfin savoir si le petit Michael Vartan (neveu de notre Sylvie nationale) s'est vraiment noy頤ans quelque base ennemie alors qu'il venait au secours de Sydney, dont il est secr败ment tenderlove(d?). Vous l'aurez compris, je suis tout en joie parce que T鶡 diffuse ce soir le premier 鰩sode de la seconde saison d'Alias, en V.O. comme il se doit (quoi que la V.F. 鴡it plutropre, pour une fois). Evidemment, mon cablop鲡teur est pass頰ar lࠥt je capte maintenant tr賠mal T鶡, mais je suis pr괥 ࠭e payer une conjonctivite pour connae la suite des aventures ࠰eine croyable de la famille Bristow. Je ne le dirai jamais assez : je suis assez peu regardante sur la qualit頥t la vraisemblance des histoires d'espions, je leur suis tout acquise. [edit]
Bidibi posted this at 15:52.
28 février 2003
Bidibi speakerine A.k.a
Fond sonore : Pulp, "I spy" (Different class, 1995) (c'est un peu facile au vu du sujet du post, j'en suis bien consciente) Je porte : mes lunettes Atmosphère : légère In the mood for : cocooning
Après six longs mois de suspense insoutenable, je vais enfin savoir si le petit Michael Vartan (neveu de notre Sylvie nationale) s'est vraiment noyé dans quelque base ennemie alors qu'il venait au secours de Sydney, dont il est secrètement tenderlove(d?).
Vous l'aurez compris, je suis tout en joie parce que Téva diffuse ce soir le premier épisode de la seconde saison d'Alias, en V.O. comme il se doit (quoi que la V.F. était plutôt propre, pour une fois). Evidemment, mon cablopérateur est passé par là et je capte maintenant très mal Téva, mais je suis prête à me payer une conjonctivite pour connaître la suite des aventures à peine croyable de la famille Bristow.
Je ne le dirai jamais assez : je suis assez peu regardante sur la qualité et la vraisemblance des histoires d'espions, je leur suis tout acquise.
Bidibi posted this at 19:17.
Born to run Je règle mon pas sur le pas de mes pairs
Fond sonore : The rolling stones, "Midnight rambler" (Let it bleed, 1969) Je porte : mon casque sur la tête Atmosphère : survoltée In the mood for : no vendetta, just a cherry blossom tree
Le matin, alors que je me presse dans les couloirs exigüs de mon école, il n'est pas rare que j'entende un de mes camarades déjà installé en classe plaisanter : "Tiens, voilà Bidibi", avant même que je ne fasse mon entrée fracassante. Alors que je lui demandais l'autre jour par quel prodige il parvenait à deviner qu'il s'agissait de moi, il eut cette jolie réponse : "Parce que je connais le rythme de tes pas. Personne ne marche au même rythme que toi."
Si l'on va par là, personne ne marche au même rythme que son voisin, lui rétorquai-je. Mais quelques jours plus tard, en me promenant sur le Boul-Mich avec un groupe d'amis, je me suis aperçue que j'étais incapable de m'adapter à leur rythme, beaucoup trop lent à mon goût. Impossible de rester à leur hauteur, mes pas m'emportant systématiquement au-devant d'eux.
En marchant tout à l'heure dans ma rue, qui prête plus à la flânerie qu'à la course de vitesse, j'ai soudain pris conscience, en observant les passants, que je marchais effectivement beaucoup plus vite qu'eux. Je ne marche pas, je trace, comme si le temps me manquait toujours. Je me suis mise à m'interroger sur l'origine de ce "rythme" qui m'est devenu propre.
Soudain, tout est devenu clair : ce rythme-là est un héritage, le dernier vestige d'une amitié que le temps a plus que pâtinée. Au collège et au lycée, j'avais une meilleure amie. Confidente, complice, petite soeur. Je lui étais totalement dévouée, et je ne songeais pas un instant que nous puissions nous fâcher un jour. Et elle avait la particularité de marcher très vite. Pendant des années, je ne suis jamais parvenue à marcher à la même hauteur qu'elle, je devais courir pour la rattraper tous les cinquante mètres, le souffle court. Puis elle a fini par m'imprimer son propre rythme. J'étais aux anges, puisque je pouvais enfin avoir de vraies conversations avec elle.
C'est à ce moment précis que j'ai commencé à réaliser qu'il s'agissait d'une mauvaise personne, assez insignifiante, pour ne pas dire vide. Mais ce n'en était pas moins ma meilleure amie, à la vie, à la mort. Même si nous n'avions absolument rien en commun, sauf ce rythme effréné. Elle m'a trahie une première fois (une histoire de garçon), mais je lui ai pardonné. Et une seconde fois, le jour de mes vingt ans et devant tous mes autres amis (encore une histoire de garçon, évidemment). Cette fois-ci, je ne l'ai pas pardonnée. J'ai jeté mes serments d'amitié aux orties, et j'ai pris le parti de l'oublier, le coeur serré de rage non envers elle, mais envers moi-même et ma maudite loyauté. Tous ses cadeaux, ses lettres (et Dieu sait qu'il y en eut beaucoup, car avant l'avènement de l'e-mail, j'avais une correpondance d'une rare richesse avec mes amis), les photos où nous figurions ensemble, je les ai brûlées, pour mieux la faire disparaître de ma mémoire.
Mais comme il est impossible d'occulter complètement les souvenirs d'une relation amoureuse, même fugitive, il est encore moins aisé d'oublier complètement une amitié de longue date. Même si je ne pense presque plus jamais, sinon avec un profond mépris, à celle qui fut ma meilleure amie, j'ai tout de même gardé, contre mon gré, quelque chose d'elle : le rythme de ses pas.
Bidibi posted this at 18:01.
My taylor is rich (so am I) Faux-ami
Fond sonore : Shivaree, "Bossa Nova" (I oughta give you a shot in the head for making me live in this dump, 2000) Je porte : un petit haut noir très joli Atmosphère : détendue In the mood for : smiling
Mon bien-aimé professeur d'anglais est un petit rigolo, doté d'un humour d'une rare subtilité que ne renierait pas un certain palmipède, mais je ne suis pas sûre que tout le monde l'ait vraiment remarqué. Surtout pas mon ami le Grinch, qui parle anglais comme Margarita (un fier bovidé ibère).
Voyez l'intitulé d'une des questions du devoir que je devais rendre aujourd'hui... (oui, à mon âge, j'ai encore des devoirs à faire, c'est assez tragique)
"Explain the following expression : Nicolas Sarkozy used to be compared to a villain (attention aux faux-amis !)"
Toute considération politique mise à part, ça me fait beaucoup rire.
Bidibi posted this at 17:57.
27 février 2003
Réponses pour des champions Jeopardix 12
Fond sonore : Radiohead, "The tourist" (OK computer, 1998) Je porte : ma couette sur le dos Atmosphère : toujours aussi étrange, mais pourquoi? In the mood for : exaltation
Tiens, en relisant le mercredix, je me demande si le doc s'est pas légèrement moqué de moi en plagiant, l'air de ne pas y toucher, le principe du jeopadix dans la question 7. Je vais finir par lui expédier une cargaison de baleines, moi. Si, si, ma vengeance sera terrible.
1) C'est plus facile à dire qu'à faire, non? 2) Je trouve que ça dépasse l'entendement. 3) Pour paraphraser Jean-Pierre L., je pense que les hommes sont magiques. 4) D'ici deux ou trois ans, si tout se passe bien. 5) Natasha Saint Pier en train de lire "Guerre et Paix" 6) It calls me on and on across the universe 7) Le bruit de pas dans une rue déserte, la nuit, sur des pavés rincés par la pluie. 8) Ce serait mal me connaître ! 9) Anyway... 10) J'en ris encore !
Bidibi posted this at 00:19.
Lyrics addict (épisode encore) Flyyyyyyyy
Fond sonore : un flamand rose qui apprend à voler parce qu'il en a marre de faire le pied de grue dans le marais Je porte : ma couette sur le dos Atmosphère : étrange, mais pourquoi? In the mood for : taking off
J'ai redécouvert a momentary lapse of reason de Pink Floyd il y a une semaine, et il suffit que je marche à pas rythmés dans la rue pour que la mélodie de "Learning to fly" me vienne en tête. Comme à l'accoutumée, je vous fais profiter ici de mon obsession musicale du moment. Au passage, j'aimerais féliciter les lyrics geeks, qui sur des sites comme celui-ci s'amusent à retranscrire les moindres bruitages floydiens.
Into the distance, a ribbon of black Stretched to the point of no turning back A flight of fancy on a windswept field Standing alone my senses reeled A fatal attraction holding me fast, how Can I escape this irresistible grasp?
Can't keep my eyes from the circling skies Tongue-tied and twisted Just an earth-bound misfit, I
Ice is forming on the tips of my wings Unheeded warnings, I thought I thought of everything No navigator to guide my way home Unladened, empty and turned to stone
A soul in tension that's learning to fly Condition grounded but determined to try Can't keep my eyes from the circling skies Tongue-tied and twisted just an earth-bound misfit, I
Friction lock - set.Mixture - richPropellers - fully forwardFlaps - set - 10 degreesEngine gauges and suction - check Mixture set to maximum percent - recheck Flight instruments... Altimeters - check both (garbled word) - on Navigation lights - on Strobes - on (to tower): Confirm 3-8-Echo ready for departure (tower): Hello again, this is now 129.4 (to tower): 129.4. It's to go. (tower): You may commence your takeoff, winds over 10 knots. (to tower): 3-8-Echo Easy on the brakes. Take it easy. Its gonna roll this time. Just hand the power gradually, and it... Above the planet on a wing and a prayer, My grubby halo, a vapour trail in the empty air, Across the clouds I see my shadow fly Out of the corner of my watering eye A dream unthreatened by the morning light Could blow this soul right through the roof of the night
There's no sensation to compare with this Suspended animation, A state of bliss Can't keep my eyes from the circling skies Tongue-tied and twisted just an earth-bound misfit, I
Bidibi posted this at 00:18.
26 février 2003
La consultation hebdomadaire MercreXVIII
Fond sonore : Pink Floyd, "On the turning away" (a momentary lapse of reason, 1987) Je porte : mes poussoutes Atmosphère : étrange In the mood for : stability
38.5 : la fièvre tombe, mais j'ai encore très mal à la tête. Si ce mercredix est inconsistant, vous saurez pourquoi. Snourgl.
1/ Quelle méthode utilisez-vous pas marquer la page d'un livre ? J'utilise le petit carton de la bibliothèque municipale qui indique la date de retour de l'ouvrage. Le "cornage" est exclu, j'aime garder mes livres dans un état presque neuf, et je respecte ceux de la communauté. Puisque je vous dis que je suis une fille bien.
2/ Avez-vous déjà été tenté d'exposer un cadre acheté dans le commerce en laissant la photo-type fournie avec ? Non, cependant j'ai un cadre si joli que je l'ai accroché à ma porte sans photo, comme vous pouvez le constater sur ce camshot qui ne rend helas pas justice à ses jolies couleurs...
3/ Existe-t-il chez vous un ensemble de choses que vous adorez classer ? A un certain moment, je classais mes CD par genre, et même, dois-je avouer, par dégradé de couleur selon leur tranche. Je tenais même un classeur de fiches décrivant chacun des CD avec la date de parution, mes titres préférés, et les albums similaires dans ma discothèque. Je renouvelais régulièrement le top 10 de mes albums préférés. Oui, comme Rob dans High fidelity. Comme j'ai depuis revendu la moitié de mes CD, et que le reste de ma collection est éparpillé entre mon appartement presque-parisien et ma chambre chez mes parents. Le courage me manque donc pour continuer ce genre de tri, somme toute assez vain.
4/ On s'apprête à vous présenter à quelqu'un en ayant pris soin de vous dire : "Tu vas l'adorer, il/elle est vraiment comme toi. Même humour, mêmes goûts, tout...". Vous le sentez comment ? Mal. Je préfère la subtilité d'un dîner informel sous un prétexte x ou y, en compagnie de ou des entremetteurs où je pourrais découvrir par moi-même que la personne a le même humour, les mêmes goûts et tout le bataclan, ce qui évite de devoir se justifier si dans les faits mes charmant(e)s entremetteur(ses) se sont royalement plantés. Il faut laisser une part de hasard dans la rencontre amoureuse, par pitié ! C'est tellement plus beau ainsi. Rare, mais beau. Snooouuurgggl.
5/ Avez-vous un rituel d'endormissement ? Oui : Après un dernier tour sur le web, je déguste une délicieuse tisane accompagnée d'un carré de chocolat sur mon canapé en regardant un film ou une cassette, bien blottie dans ma couette. Puis je vais me brosser les dents (L'Ecume de mes jours est un blog recommandé par l'association bucco-dentaire française), je déplie mon clic-clac inconfortable et je lis quelques pages de mon bouquin de chevet du moment ou d'un magazine qui traîne à côté de mon lit. Comme il est 1H30 du mat' et que je ne suis toujours pas fatiguée, j'écoute mon disque préféré du moment avec mon casque pour ne pas réveiller mes charmants voisins. Je finis par éteindre la lumière en comptant les étoiles phosphorescentes que j'ai collées au plafond. Je ne situe pas encore bien le moment où je réussis enfin à m'endormir. Mais je sais que mes nuits sont bien trop courtes.
6/ Pensez-vous que le prix Nobel de la paix doive récompenser l'action d'une personne, ou ce qu'on pense qu'elle est réellement ? Son action, surtout si elle prouve, justement, que le lauréat a forcé sa nature pour oeuvrer pour la paix (pourquoi a-t-on toujours l'air si béni-oui-oui et donneur de leçon quand on répond aux questions sur la paix?)
7/ Piscine. J'peux pas demain, j'ai yoga.
8/ Aviez-vous une activité proche du poker dans la cour d'école (billes, pogs, etc) ? Si oui, quelle a été votre plus belle prise ? Je jouais aux billes en sixième, juste avant l'entrée dans l'âge ingrat. Les garçons me laissaient gagner. J'ai hérité de cette époque une énorme bocal de billes de toutes sortes, que mon père a récemment léguées à mon filleul. Qui les jouera à son tour contre des filles, en les laissant gagner parce qu'à trois ans, il est déjà d'une rare galanterie (c'est tout de même à ce jour le seul garçon qui m'ait demandé en mariage ;)
9/ Vous êtes seul chez vous, le silence est total. Soudain, pour une raison ou une autre, vous prononcez une phrase. Quel est votre sentiment après cela ? Je parle énormément toute seule, je suis donc habituée à entendre ma voix troubler le silence de mon petit studio. J'insulte mon ordinateur, ma cafetière électrique, ou mon interlocuteur sur msn s'il bave un peu trop (wink). J'ai également la manie, quand je me perds un peu dans mes pensées, de ponctuer chacune d'entre elle par mon expression fétiche : "Anyway..." (suivie d'un long soupir).
10/ Dans quelles circonstances êtes-vous obligé de passer par le papier et le crayon, sans même imaginer pouvoir vous servir d'un ordinateur ? Pour organiser mes notes et écrire le premier jet d'un article avant de le mettre en forme sous word.
Bidibi posted this at 22:25.
25 février 2003
Tribute to Princess Klopobek We are the blooogs, we are the children
Fond sonore : Ce qui suit Je porte : ma légendaire écharpe pourpre autour du cou (je suis malaaade, encore et toujours et encore) Atmosphère : détendue In the mood for : singing
Cela devait bien finir par arriver : les bloggeurs ont leur hymne. Une jolie complainte au texte bien enlevé, composée et interprétée par la mystérieuse Princesse Klopobek. Déjà sur toutes les lèvres.
Bidibi posted this at 23:13.
Dingue ça Je fesse que je peux
Fond sonore : France info (je suis très peinée par la mort de Bernard Loiseau) Je porte : ma légendaire écharpe pourpre autour du cou (je suis malaaade, encore et toujours) Atmosphère : zen In the mood for : laughin'
Génie bienfaisant des surfers en détresse, le docteur Tomorrow a récemment lancé le concept du "Google wish", ou comment exaucer les voeux les plus fous des internautes arrivant sur sa page.
Mais comme le soulignait il y a peu Chryde, il est des Google wish bien difficiles à réaliser. Je suis bien songeuse...
Bidibi posted this at 22:08.
24 février 2003
It's like this Little New York
Fond sonore : Rickie Lee Jones, "Up a lazy river" (It's like this, 2000) Je porte : ma légendaire écharpe pourpre autour du cou (je suis malaaade) Atmosphère : convalescente In the mood for : acétylsalicylic acid
L'autre jour, en se baladant par chez moi, un ami m'a fait remarquer que mon quartier ressemblait à quelque suburb new-yorkais, où tous les immeubles se ressemblent. Pourtant, point de briques et d'escaliers extérieurs dans ma rue. Juste une succession de bâtiments neufs, ultramodernes, jolis mais a priori sans âme. Des rues parallèles et sans fantaisie, où l'on se perd facilement, faute de repères visuels remarquables. Bref, à défaut d'une ressemblance frappante avec New York, une atmosphère générale que mon comparse avait ressentie en parcourant certaines artères de la grosse pomme.
Tout à l'heure, j'ai exhumé de ma discothèque le dernier album de Rickie Lee Jones, que je n'avais pas écouté depuis mon départ de Lille. Assise à mon bureau, mon mug de café à la main, éblouie par le soleil filtrant à travers l'immeuble d'en face et mes rideaux, je me suis mise à rêver d'une autre vie, sur une autre rive de l'Atlantique. La voix de Mamie Jones, sur les arrangements jazzy de "On the street where you live" (reprise d'Eddie Fisher), n'est sans doute pas étrangère à ce fantasme éveillé. Je me suis offert 3 minutes et 26 secondes d'ailleurs. Et depuis, je n'arrête pas de sourire.
Bidibi posted this at 15:36.
23 février 2003
Grève du surtitre Un dimanche à la Page
Fond sonore : David Bowie, "Quicksand", (Hunky Dory) Je porte : une parfaite tenue parfaite Atmosphère : pantouflarde In the mood for : a rest
Quand aucune obligation familiale ne m'arrache à mon appartement douillet, j'aime passer les dimanches seule chez moi. Le samedi est réservé aux ballades décousues dans la capitale, aux découvertes frénétiques, aux rencontres impromptues ou prévues de longue date. Le dimanche, j'accorde à mon esprit un congé bien mérité. Je le laisse vagabonder dans des contrées insensées, sans chercher à retenir dans les filets de ma mémoire une quelconque pensée cohérente. Je m'imprègne des disques que j'écoute, des pages que je parcoure, des films que je me passe comme une éponge. Je ne cherche pas à mettre en forme les émotions qui me submergent à ces moments-là, je me contente d'être.
Comme c'est jour de relâche, j'ai donc décidé, pour une fois, d'utiliser les mots d'un autre pour vous parler de moi. Je viens de terminer un petit livre à la fois noir et lumineux, emprunté à la bibliothèque de Presque-Paris (que je braque deux fois par mois, repartant systématiquement avec une dizaine de CD, quelques bouquins, et des vidéos en V.O. Ces dealers culturels viennent de mettre en place un rayon DVD, ce qui ne devrait pas guérir mon addiction). Il s'agit d' "Une parfaite journée parfaite", de Martin Page (éditions Mutine). Ce n'est rien moins que la chronique d'un suicidaire chronique adepte des attentats musicaux. Exemple : Bâtiment des Nations Unies, New York, lundi 29 mai, 11h38. Assemblée générale. 300 000 watts : the Clash, Wrong'em boyo. Impact : trois ulcères, réveil de 48 ambassadeurs, vote d'une résolution, à une unanimité historique, condamnant le terrorisme musical".
Et si je suis, est-il besoin de le rappeler, nostalgique d'une époque que je n'ai jamais connue, l'auteur se sent "amputé de choses qui n'existent pas encore, enceint de ces êtres aimés à venir ". " Des êtres que je ne connais pas me manquent ". Autre paradoxe, aux racines identiques... le décalage.
"Il y a toujours eu un problème de décalage entre le monde et moi. La nuit, il arrive que le soleil ne soit pas couché sur mes paysages intérieurs. Le monde dans mon corps n'a pas le même rythme qu'à l'extérieur. Je ne dis pas qu'il y a un autre monde en moi, non, c'est le même monde, mais qui passe différemment. Les saisons ne sont pas synchrones : je peux être en hiver en plein été ; le printemps surgit au milieu de l'automne ; de la neige peut tomber sur une plage ensoleillée ; minuit sonne en matinée ; du brouillard apparaît n'importe quand ; les fleurs s'ouvrent au ralenti et vivent pour des années. Les choses restent accrochées aux branches d'imperfection de mon être, elles s'emmêlent dans la jungle de mon anormalité ; le temps y paresse. Je me souviens d'une feuille que j'avais vu tomber d'un arbre, mais sa chute ne fut achevée en moi que huit mois plus tard."
Je n'aurais pas dit mieux.
Bidibi posted this at 18:16.
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