31 mai 2003

 

Quand l'esprit vient aux enfants
Smells like child spirit

Fond sonore : the delicate sound of thunder, live, pour le coup
Je porte : des jolies couleurs
Atmosphère : orageuse
In the mood for : thinking


L'odeur d'un couloir d'école à la fin du mois de mai. Mélange de savon noir, de poussière de craie, d'encre séchée, de pages de livres jaunies par le temps : tous ces parfums se mêlent et s'expriment dans la chaleur de l'été naissant. Un chant d'anniversaire résonne dans l'une des classes. Le jeune impétrant me rattrape par la manche et me prie de venir goûter son gâteau au chocolat. Il y a des enfants que je ne connais pas encore. Ils viennent spontanément m'embrasser sur la joue, dans un élan d'affection que j'ai du mal à m'expliquer. Ils connaissent déjà mon prénom, mais, respecteux, m'appellent "maîtresse" ou "madame". Parce que je suis une "grande". Une "grande" qui se balade avec un micro à la main, une intruse dans leur petit cocon. Il y a ce petit garçon aux yeux profonds comme la nuit, le regard dur mais le sourire plein du charme de l'enfance. Cette petite fille qui promène ses dreadlocks et son adorable mine boudeuse d'une table à l'autre, méfiante, et qui finit par m'enlacer tendrement.

Ils sont en CM2, dans un quartier dit "à risque". Ils m'ont subjuguée par leur charme, leur intelligence, leur humour. L'an prochain, ils rentrent au collège du quartier, où une grenade lacrymogène a été lancée, la semaine dernière, en pleine récréation. J'ai peur pour eux. Je pressens le gâchis. Un père de famille m'interpelle à la sortie. Agressif, buté. On n'aime pas les journaleux par ici. Ce quartier, c'est une famille. Tu respectes les règles du jeu, tu es accueillie comme une reine. Sinon... Sinon? Je comprends sa méfiance envers l'homo journalisticus. Mais je déteste l'intimidation. L'arme des faibles. Des lâches.

Oui, j'ai peur pour eux, ces petits gamins aux grands yeux ouverts sur le monde, ce monde que les adultes déraisonnables scrutent avec leurs partis-pris. Leurs enfants regardent le 20 heures, abreuvés d'images de guerre et de catastrophes. Ils le regardent avec un sérieux que je ne soupçonnais pas chez eux. Ils réfléchissent sur le monde comme peu d'adultes enfermés dans leur carcan d'idées reçues le font encore. Je pense à ce père de famille, sa haine, son fiel, ses menaces. Et puis je pense à son opposé sur l'échelle de la bêtise humaine, initiales B.B. Même combat. Tolérance : zéro.

J'ai peur pour eux. Peur qu'ils deviennent comme certains de leurs aînés, alors qu'ils ont tout pour devenir des gens de bien. Des gens mieux. Des gens meilleurs.


Bidibi posted this at 21:20.

 

Questions de geek (2)
The great geek in the sky

Fond sonore : Pink Floyd, "the great gig in the sky" (Dark side of the moon)
Je porte : une bonne mine
Atmosphère : caniculaire
In the mood for : geeking


Après consultation de maintes sites spécialisés (donc incompréhensibles par le commun des mortels), je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'est l'XML, dont nombre de bloggeurs vantent les mérites. Quelqu'un pourrait m'éclairer?

(Je me demande si je n'ai pas écrit ce post juste pour attirer l'attention du captain sur mes progrès en jeux de mots floydiens)


Bidibi posted this at 18:15.

 

A la fraîche
Hit the road, Jones

Fond sonore : Bob Dylan, "Dirt road blues" (Time out of mind)
Je porte : de biens jolis sourcils
Atmosphère : caniculaire
In the mood for : singing


Voilà une des raisons pour lesquelles j'aime mon (futur) métier : on s'invite chez des gens qui n'ont rien demandé, on leur tend le micro, on les prie de dire des choses intéressantes, on les fait recommencer dix fois pour régler la caméra, on fait changer la chemise à rayures du monsieur, la maîtresse de maison manque de se casser le col du fémur en se prenant les pieds dans les câbles, et malgré toutes ces indélicatesses, on est accueilli commes des amis.

"On fait un barbecue, ce soir. Vous restez, hein?"

Voilà comment je me suis retrouvée hier soir, bien au sud de Paris, à déguster la fraîche dans un merveilleux jardin qui sentait les vieilles pierres et le romarin, puis sous les étoiles à discuter de tout et de rien avec des gens que je ne connaissais que depuis quelques heures.

Et puis, très tard dans la soirée, ma binomette et moi sommes rentrées dans nos pénates parisiennes, à travers une forêt qui projetait sur la route l'ombre inquiétante d'une cavalcade nocturne : ce n'étaient que quelques sangliers. Futile frayeur. Pendant les deux heures de trajet (après moults égarements dans des petites routes à mille lieues de toute forme de civilisation), nous avons parlé des difficultés d'aimer et d'être aimé, ou de ne pas l'être. Une de ces conversations adultes dont on sort apaisé, confiant, et plein d'espoir. Une de ces conversations qu'on ne peut avoir que tard dans la nuit, sur une autoroute déserte, avec l'autoradio branché sur une fréquence nostalgique.

Finalement, ma binomette, c'est une fille bien.


Bidibi posted this at 15:05.


29 mai 2003

 

Major Tom's a junky
Lipstick terrorism

Fond sonore : Cocktail
Je porte : une tenue légère
Atmosphère : ensoleillée
In the mood for : singing


Ciel, TF1 passe Cocktail. Il faut que vous sachiez que jusqu'à l'âge de huit ans, j'ai dormi dans la chambre de ma soeur A.L., sous un poster de Tom Cruise derrière son zinc à néons. Le sourire carnassier, la chemise entrouverte sur son torse imberbe. Curieusement, je lui préférais Christopher Reeves, enfin plutôt Clark Kent, et puis aussi Dick van Dyke (l'ami de Mary Poppins) et le Capitaine Flam. Mais ces longues nuits passées sous le regard torride de Tom -période "play boy"- m'ont tout de même marquée au fer rouge, à en croire l'émotion que suscite chez moi le visionnage de ce sublime navet qu'est "Cocktail".

Le jour où j'ai migré vers ma propre chambre, mes frères et moi - qui formions à l'époque un terrible gang anti-A.L. - avons commis un attentat au rouge à lèvres dans le chambre de notre soeur, histoire de marquer le coup. Cela consistait à nous enduire les lèvres du rouge à lèvre le plus vulgaire que nous avions pu dénicher au Coop du coin, et embrasser tous les posters, et autres cartes postales amoureusement encadrées de notre hollywoodien scientologue préféré.

Le lendemain, les images de Tom avaient été remplacés par une sublime photo de David Bowie, en noir et blanc. Nous avons décidé d'un commun accord de mettre fin à nos actions de lipstick-terrorisme.


Bidibi posted this at 14:19.

 

Un digne héritier de Gigi Lionel
Bientôt dans vos becs

Fond sonore : Captain Coincoin, feat. David Gilmour, "Supermarket Song of Love" (Said Captain, Said What, 2003)
Je porte : une tenue légère
Atmosphère : ensoleillée
In the mood for : singing


AAAAaaaah enfin !

Nice day, indeed :o)


Bidibi posted this at 13:43.

 

Férié, c'est pou
Nightmares by the Seine

Fond sonore : Turin Brakes, "Pain killer" (Ether song, 2002)
Je porte : une tenue légère
Atmosphère : ensoleillée
In the mood for : a promenade


Etre cloîtrée chez moi par un si beau soleil pour bosser commence à réellement me chagriner. Mais il s'agit après tout de la dernière ligne droite, et ce n'est pas vraiment le moment de faiblir. Je pense opérer dans l'après-midi un déménagement vers le joli square derrière mon immeuble, sachant que je ne résisterai pas longtemps à l'appel d'une petite balade sur les bords de Seine. Elle coule à quelques encâblures de chez moi et pourtant je ne lui rends presque jamais visite.

Ces temps-ci, j'oscille plus que jamais entre la gravité et la légèreté. Je me suis réveillée ce matin la tête lourde, encombrée du souvenir diffus de cauchemars tenaces, de ceux qui vous poursuivent toute la journée. Il a suffi d'un coup de fil à mon filleul pour que ce voile noir se lève. Le pauvre chéri a attrapé la varicelle - que je n'ai toujours pas eue. Thank God, je ne l'ai pas côtoyé ces dernières semaines, et je ne dois pas rentrer dans le Nord avant quinze jours. Il faut croire que la varicelle ne m'aura jamais. Ou alors, avec la chance que j'ai, le jour de mon mariage. Si je me marie un jour. Snourgl.

L'idée de cette longue séparation brise le coeur de mon neveu-filleul.
"Tu sais, Tatie, z'ai la varicelle, mais ze t'aime toujours, même si ze peux plus te faire de câlins..."

Dans mes moments de désespoir le plus noir, je me dis que je ne serai jamais aimée que par les enfants, et, peut-être, les chats.

Finalement, c'est déjà pas si mal.

(Snourgl)





Bidibi posted this at 13:18.


28 mai 2003

 

Une nouvelle rubrique
43 secondes d'extase



But oh, that magic feeling
Nowhere to go
Oh, that magic feeling
nowhere to go
nowhere to go
Ah, Ooo, Ah, Ooo, Ah




(y'a qu'à voir l'effet que ça fait à Annabelle)



Bidibi posted this at 00:22.


27 mai 2003

 

Happy Birthblog, Dr. Tomorrow (et tant pis pour l'autre !)
Fröhlicher Geburtsblog, Herr Doktor Morgen

Fond sonore : The Beatles, "Glass onion" (White album)
Je porte : un toast
Atmosphère : chaleureuse
In the mood for : singing



Mon jumeau de galères frigorifiques fête aujourd'hui son birthblog : il y a un an commençaient en effet les aventures pas croyables du Dr. Tomorrow, comme on l'appelait à l'époque, avant qu'un télékinésiste nord-américain ne le prive de son nom de super-héros.



Je venais de découvrir le monde foisonnant des blogs et je ne savais plus où donner de la tête, quand j'eus l'idée, en écoutant une énième fois l'album blanc des Beatles, de taper dans Google "Blog+Beatles". Quelqu'un qui aime les fab four ne peut pas être foncièrement mauvais, pensais-je. Une seule occurence répondait alors à ma requête googlesque : le site du doc. J'ai plongé une bonne fois pour toutes dans la "non-zone" pour ne plus jamais en sortir.

Et puis il y a eu ce texte prodigieux, "le club des quatre" qui a achevé de me convaincre que j'avais déniché là une perle rare, un frère jumeau bloggesque (mais avec tellement plus de talent), un merveilleux obsédé textuel que je lis depuis avec un plaisir chaque jour renouvelé.

C'est après tout le seul bloggeur au monde capable d'improviser des textes à la fois étranges, touchants et drôles à partir de titres aussi farfelus que "Tintin, tu vaux moins qu'un canard", "Non à l'égalité des jours" ou encore le cultissime "Baleine, baleine, you torn your dress"; comme (feu?) le Captain Coincoin est (était?) le seul à pouvoir vous asséner sans sourciller le péremptoire et légendaire "Si tu n'as pas la reconnaissance du ventre, tu es un ingrat du bide".

Bref, ces ptits jeunes là, si les moineaux et les éditeurs les mangent pas, ils iront loin. Et là, nous pourrons tous dire : "Moi, je les lisais déjà quand ils n'étaient pas connus".

Qui a dit "groupie"?

Allez, trinquons.



Bidibi posted this at 00:18.


26 mai 2003

 

The revenge of the Binomette
A day in the life of Bidibi

Fond sonore : Blur, "Brothers and sisters" (Think tank, 2003)
Je porte : le lourd fardeau du travail qui reste à fournir
Atmosphère : pas très glamour
In the mood for : more time


Bidibi Academy, 8h30

Bidibi Jones : Hello, Binomette ! Alors ce week end?
Binomette : Tu as six minutes de retard, on arrivera jaaaamais à finir c'est une catastrophe
Bidibi Jones : euh... désolée?

10h00
Bidibi Jones : Hé Binomette, on fait une pause-café?
Binomette : non
Bidibi Jones : snourgl

13h30
Bidibi Jones : Binomette, je commence à avoir faim, je vais réchauffer mon petit plat et je reviens dans deux minutes maxi !
Binomette : Non, mange froid, ça ira plus vite.
Bidibi Jones (Toisant sa moussaka avec circonspection) : euh d'accord...

15h30
Binomette : tu crois qu'on peut caser une interview jeudi?
Bidibi Jones : non ça se fait pas, un jour férié, les gens se reposent, je pense. D'ailleurs, tu crois pas que jeudi, euh...
Binomette : pas question
Bidibi Jones : snourgl

18h00
Bidibi Jones : Eh, le grinch, tu me files ton pariscope? Je me ferais bien un cinoche ce soir...
Le Grinch (en train de regarder Nice People): groumpf
Binomette : ah non, pas question, ce soir tu dois me ficher L'aventure sémiologique de Roland Barthes !
Bidibi Jones : snourgl

20h00
Binomette : ah, je dois rentrer chez moi, mon chéri m'attend
Bidibi Jones (sentant l'heure de la vengeance sonner, enfin) : non, pas question, on finit le dérush !
Binomette : ha ha ha tu sais que t'es drôle, Bidibi, par moments?

(à ma binomette, si d'aventure elle tombe sur ces pages : désolée, j'éxagère un chouilla... mais vraiment un chouilla.)


Bidibi posted this at 21:26.


25 mai 2003

 

L'écume de la Croisette
And the winner is...

Fond sonore : mon frigoooo (snourgl)
Je porte : un t shirt
Atmosphère : glamour
In the mood for : destroying the fridge with my superpowers





Bidibi posted this at 20:22.

 

J'ai mal dormiiii
Le test à la con du mois

Fond sonore : The beatles, "I'm only sleeping" (Revolver)
Je porte : mon pyjama. Si, si. Je sais, j'ai vu l'heure.
Atmosphère : assomante
In the mood for : destroying the fridge with my superpowers


C'est sûr, en apprenant que le doc avait lui aussi, passé une bonne partie de son samedi soir à éponger sa cuisine, je me suis tout de suite sentie moins seule. Mais il n'a sans doute pas eu l'idée saugrenue d'installer son lit dans sa cuisine, lui. Moi, si. Remarquez, dans 17 m², je ne vois pas bien comment j'aurais pu faire autrement. Bref, mon frigo, très mécontent que j'aie osé violer l'intimité de son freezer, a protesté toute la nuit en emettant toutes sortes de gargarismes effrayants qui continuent au moment même où je vous cause. J'aurais pu l'éteindre si je n'avais pas eu l'idée saugrenue de faire le plein hier soir. En résumé, je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, d'autant que mon magnétoscope a décidé de m'achever en éjectant une cassette sans que je lui aie rien demandé vers cinq heures du mat, alors que je commençais à me blottir dans les bras de Morphée (ou plutôt d'Ilario, mon légendaire doudou. Eh oui, au fond de moi, je suis une lofteuse qui s'ignore).

Bref, je suis assez mal lunée aujourd'hui, et la seule prose que je peux fournir aujourd'hui est onomatopesque : groumpf snourgl muffffff pffffouiiit.

J'ai donc décidé d'autosaborder mon blog en faisant un test à la con, ce que je déteste, comme chacun le sait.

jean grey
You are Jean Grey!

Beautiful and smart, you are still just beginning
to fulfill your potential. You have a strong
sense of right and wrong, but are open to
discussion and changes of opinion.
Unfortunately, when it comes to love you are
often torn between two options, and can never
seem to make up your mind.


Which X-Men character are you most like?
brought to you by Quizilla
!


En même temps, c'est tout moi. Yeah. Un jour je vous sauverai tous la vie. Alors, merci qui?


Bidibi posted this at 12:46.

 

Les liens de l'écume

L'écume des blogs

Résidence secondaire

The naked truth

L'écume d'hier :

Retour vers mes grains de sable...

Le côté obscur de l'écume :

L'Ecume de mes fours

© Bidibi Jones-février 2003

© AnnelOr-hôte et Maître Yoda de l'html



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