29 mars 2003
Bidibi institute Bientôt sur vos écrans
Fond sonore : Divine Comedy, "Timestretched" (Regeneration, 2000) Je porte : un pull (oui, je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai la gorge prise... à moins que le Naaaa na na nananana ne me fut fatal) Atmosphère : apaisée In the mood for : creation
Do you speak Bidibish?
Yes, I speak Bidibish, Wall Street Bidibish !!!
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28 mars 2003
Lettre de rupture Nous nous sommes tant aimés...
Fond sonore : Pulp, "Monday morning" (Different class, 1995) Je porte : mon coeur en berne Atmosphère : pesante In the mood for : snourgl
Vous n'êtes pas sans savoir que depuis quelques semaines, je sors avec Arte. Hier soir, nous avons encore passé une soirée merveilleuse en compagnie de notre pote Barry, un homme d'honneur. Aucun nuage ne semblait poindre à l'horizon.
Pourtant, ce matin, dans ma boîte aux lettres, j'ai reçu ça :


Arte, t'es qu'un sale goujat. Dire que pour toi j'étais prête à tout, même à laver les chaussettes sales de Jérôme Clément ! L'amour est ingrat.
(PS : pour résoudre nos problèmes de couple, Blogger et moi avons engagé un charmant conseiller conjugal portuguais, Bloggar)
Bidibi posted this at 20:38.
Lyrics addict (épisode c'est plus possible) Forever Cocker
Fond sonore : Pulp, "I spy" (Different class, 1995) Je porte : des cernes sous les yeux Atmosphère : pesante In the mood for : singing and singing and singing again
Journée exténuante et très peu gratifiante. Dans ces moments-là, je ne connais pas de meilleur exutoire que de chanter avec mon ami Jarvis sur tous les bijoux de "Different class", que je connais approximativement par coeur. Petite régression pulpeuse bien méritée.
J'en suis à F.E.E.L.I.N.G C.A. (double) L. E.D L ! O ! V ! E !, et ça va déjà beaucoup mieux. Je vous conseille d'essayer chez vous cette thérapie qui ne vous coûtera que 22,11 euros dans toute bonne Fnac.

Come on sing with me !!! Sing along with the common Bidibi !!!
Mis-shapes, mistakes, misfits. Raised on a diet of broken biscuits, oh we don't look the same as you, we don't do the things you do, but we live around here too, Oh really.
Mis-shapes, mistakes, misfits, we'd like to go to town but we can't risk it, oh cos they just want to keep us out. You could end up with a smack in the mouth just for standing out, Oh really.
Brothers, sisters, can't you see? The future's owned by you and me. There won't be fighting in the street. They think they've got us beat, but revenge is going to be so sweet. We're making a move, we're making it now, we're coming out of the side-lines. Just put your hands up - it's a raid yeah. We want your homes, we want your lives, we want the things you won't allow us. We won't use guns, we won't use bombs, we'll use the one thing we've got more of - that's our minds.
Check your lucky numbers, that much money could drag you under, oh. What's the point of being rich, if you can't think what to do with it? Cos you're so bleeding thick. Oh we weren't supposed to be, we learnt too much at school now we can't help but see, that the future that you've got mapped out is nothing much to shout about.
We're making a move, we're making it now, we're coming out of the side-lines. Just put your hands up - it's a raid yeah. We want your homes, we want your lives, we want the things you won't allow us. We won't use guns, we won't use bombs, we'll use the one thing we've got more of - that's our minds
Brothers, sisters, can't you see? The future's owned by you and me. There won't be fighting in the street. They think they've got us beat, but revenge is going to be so sweet. We're making a move. We're making it now. We're coming out of the sidelines. Just put your hands up - it's a raid. We want your homes, we want your lives, we want the things you won't allow us. We won't use guns, we won't use bombs, we'll use the one thing we've got more of - that's our minds. And that's our minds. Yeah.
Bidibi posted this at 20:32.
27 mars 2003
Bidibi on the run (2) Go vegetarian
Fond sonore : The beatles (demain j’arrête) “Wild honey pie” (White album) Je porte : ma pince crocodile dans les cheveux Atmosphère : légère In the mood for : fruits and vegetables
… il faut dire que ça conserve !

Get back (in the world), here, there, and everywhere...
(… et pour tempérer mon enthousiasme délirant, lisez ceci . Manquerais-je d’objectivité ? Ou ai-je bien fait, un jour, d’arrêter d’acheter ce canard ?)
Anecdote : Hier soir, lors d’un dîner entre collègues de bonne compagnie (anti-Grinch comme il se doit), ça a piaillé sur l’Eurobest et j’ai pas pu en placer une sur mon expérience McCartneyesque et quand j’ai enfin réussi à l’évoquer, une (néanmoins) amie a dit : «Moi mon rêve c’est de voir Shakira sur scène». D’où ma question existentielle : Serais-je ringarde, ou aurais-je du goût ?
Bidibi posted this at 19:20.
Questionnaire bidibien
Jeopardix 15
Fond sonore : Paul McCartney, "Here today" (Back in the US, 2003) Je porte : un débardeur offert par ma mère Atmosphère : caniculaire (je suis une fille du Nord, je vous le rappelle, pour moi 20 degrés c'est plus tenable) In the mood for : a job
Je reviens de l'esplanade de la Défense où nos amis parisiens bronzent sans vergogne pendant que d'autres triment dans l'espoir très hypothétique de décrocher un job dans quelques mois. Pour me venger, je vous ai concocté un jeopardix particulièrement bien barré. Tremblez, amis lecteurs... voici votre petite torture hebdomadaire. (comme dirait Jean-Pierre)
1) Le jeu des 1000 euros 2) Naaaa na na nananana 3) Stéphane Collaro en poncho 4) Je ne sais pas si on peut lui faire confiance, elle confond Andy et Malcom McDowell 5) 14,6%, environ. 6) Je sors mes avirons et je rame 7) La denière fois, je l'ai trouvé vraiment palôt 8) "if you want to strike me down in anger/Here I stand" 9) Même les meilleurs d'entre nous peuvent se tromper 10) Non, là vous êtes un peu durs avec lui je trouve.
Amusez-moi...
Bidibi posted this at 17:17.
26 mars 2003
Tomorrow, all my trouble will seem so far awaayyyy
MercreXXII
Fond sonore : Paul McCartney, "Young Boy" (Flaming pie, 1997) Je porte : un sourire béat figé sur mes lèvres depuis hier Atmosphère : ensoleillée In the mood for : playing
Cette semaine, concours de look-alike chez l’(irremplaçable) docteur Tomorrow.
1/ Vous est il arrivé de vous réjouir de la diffusion télévisées d'un de vos films préférés, alors que vous aviez ce film dans votre vidéothèque depuis des mois sans que l'envie de le regarder vous ait effleuré ? (Brome) Oui, curieusement, à la rediff récente des films des Monty Python. Comme si j’avais besoin de communier cinématographiquement avec une partie de mes concitoyens.
2/ Lorsque vous ne savez pas comme écrire la terminaison d'un verbe ('é' ou 'er'), par quel verbe du 2e ou 3e groupe le remplacez-vous ? Par exemple : dans 'Jean-François courait pour sauver les meubles de l'inondation', on peut remplacer 'sauver' par 'mordre'. Vous souvenez-vous de quelle manière vous avez choisi ce verbe ?(Soja Calcium) On croirait du Tomorrow tout craché… Je ne fais plus cette petite manipulation, mais j’utilisais très banalement le verbe «prendre».
3/ L'industrie du disque semble envisager de plus en plus sérieusement la diffusion d'albums par internet. Si cette pratique se généralise un jour, comment vivrez vous la disparition du support physique (boîtier, CD, livret) ? (Brome) Je pensais que je ne m’y ferais pas. Mais je dois avouer que la cessation d’activité de cdcovers.cc m’a fait un sacré choc. En outre, je suis très cliente des sites de paroles et de photos des groupes que j’écoute. C’est que, quelque part, je suis encore attachée à l’objet.
4/ Y'a t'il un crossover réalisable ou non que vous aimeriez voir par dessus tout ? (Bruce Lee VS Jackie Chan, Les 7 samourais rencontrent les 7 mercenaires...) (Mr Bungle) Excellente question, dois-je dire, Mr. Bungle. Je dirais un crossover entre Crossroads (avec Britney Spears) et Orange Mécanique. Juste pour voir ce que ça donnerait.
5/ Si vous pouviez effacer un moment pénible de votre vie, le feriez vous? (Bigcrado) Réponse hypocrite : après tout, ne sommes-nous pas pétris de nos erreurs ? Réponse réaliste : oui, trois fois oui.
6/ Quand vous commencez à fréquenter une personne, comptez-vous le nombre de fois où vous l'avez vue, et si oui, à partir de quand cesse ce décompte ? (Frank Braun) Ah, ce vieux Frank… oui, et trois. Entre nous, il en manque une, Frank ;)
7/ Connaissez-vous une réponse plus insupportable que "Un peu de tout" à la question "Tu écoutes quoi, comme musique ?" ? Il est vrai que la question elle-même... (Frank Braun) «De la grande musique» en parlant d’André Rieu. «Du rock» en parlant de Phil Collins. «Les nouveaux Beatles» en parlant d’Oasis.
8/ Malgré tout ce que ça implique comme complications, seriez vous d'accord pour devenir un loup-garou? (Mr Bungle) Très tomorresque aussi, celle-là, Mr Bungle. Cela dit, je suis dans l’obligation de répondre non.
9/ Vous êtes propulsé au Moyen-Age tel quel, avec ce que vous avez sur vous à l'instant où vous lisez ces lignes. Vous avez 10 minutes pour convaincre les gens que vous êtes un être supérieur avant de vous faire écarteler. Quelle est votre stratégie ? (Mr Bungle) Je leur montre le site du docteur Tomorrow avec le portable que j’ai en main. Et je dis que c’est moi qu’ai tout écrit.
(Note : Qu’est-ce que je fayotte, je suis vraiment dans un bon jour !)
Variante : je leur fait écouter Sergent Pepper en entier. Et je dis que c’est moi qui ai tout composé pour d’obscures interprètes liverpooliens.
10/ Quel est le morceau de musique que vous avez mis le plus de temps à identifier (parce qu'il était passé à la radio sans être présenté, par exemple) puis, éventuellement, à vous procurer ? (Barry Morse) Les fidèles lecteurs de ce blog savent qu’il s’agit de Dancing with tears in my eyes d’Ultravox.
Bidibi posted this at 18:11.
Bidibi on the run Yesterday, all my troubles seemed so far away
Fond sonore : The Beatles, «Getting better» (Sergent Pepper’s lonely hearts club band, 1967) Je porte : mon T-shirt de concert Atmosphère : printanière In the mood for : singing
Ca y est, je l’ai fait : j’ai vu un Beatle sur scène. Avec John, on s’est ratés de peu. A peine avais-je fait la connaissance de George qu’il a lui aussi tiré sa révérence.
Restait Ringo, que j’ai toujours placé hors catégorie, et Paul. Paul, qui finalement, et malgré quelques incartades du côté de chez George, reste mon Beatle préféré.
Yesterday, all my troubles seemed so far away. Après une première partie assez déconcertante –contorsionnistes, équilibristes et danseurs évoluant sur une musique curieusement petergabrielisante avec des accents floydiens, que mon frère a identifiée comme un obscur oratorio écrit tantôt par Paul, si vous voyez à quoi je fais allusion éclairez-moi – Paul est apparu en ombre chinoise et a entonné sans complexe Hello Goodbye. Je m’attendais à ce qu’il ouvre son concert avec Back in the USSR, Get back ou Band on the run. On sentait qu’il avait du mal à rentrer dans le concert, le premier depuis deux mois (et le premier de la tournée européenne).
Premier frisson : Paul a chanté pour la première fois de sa carrière, sur une scène européenne, Getting better, l’un des petits bijoux de Sergent Pepper et l’une de ces chansons qui trottent dans ma tête au rythme de mes pas dans les bons jours.
C’est là qu’on mesure tout le potentiel scénique de Sergent Pepper’s (Paul a d’ailleurs chanté le final de l’album, tout au moins la reprise du morceau éponyme qui figure avant A day in the life, en toute fin du concert, dans un medley avec le The end de Abbey road)… et qu’on regrette que nos amis les scarabées aient arrêté de tourner aussi tôt. Même si on est née dix ans après leur séparation.
Emouvantes images des Fab four, puis des Wings, sur All my loving (où l’on revoyait les midinettes sixties se pâmer devant le jeune Paul) et Band on the run. Paul a vieilli, c’est évident, mais l’énergie est toujours la même. Il n’a toujours pas le sens du rythme (sur le plan corporel, s’entend), défaut que mon frère et moi partageons avec lui. Nous lui avons donc pardonné ses chorégraphies hasardeuses.
A la fin de l’interprétation magistrale de Live and let die durant laquelle Paul s’est déchaîné au milieu d’une pluie d’effets pyrotechniques, il a mimé un vieillard cacochyme et cardiaque, et a enchaîné sur un Let it be qui a pris Bercy aux tripes. Qui plus est, j’étais la seule personne du rang 88 à brandir mon briquet. Je suis sûre qu’il m’a vue. Si, si. Je ne vaux pas mieux que les midinettes des sixties, je sais.
Plus tôt dans la soirée, Paul a rendu hommage à John et George. Poignant quoi qu’un peu forcé (on sent tout de même qu’il n’a toujours pas digéré le « The only thing you did well was Yesterday »)Here today, à l’issue duquel tout Bercy a entonné un fort approprié Give peace a chance.
Un ukulélé à la main, Paul a enchaîné sur une interprétation assez déconcertante mais très touchante de Something, tandis que défilaient des photos de George et son ukulélé le sourire aux lèvres. All things must pass.
What do we have here?. Un piano électrique a fait son apparition sur la scène à mi-concert. Paul y a interprété The fool on the hill. Cette chanson des Beatles a bercé ma prime adolescence. Souvenir très particulier de mon premier séjour en Angleterre, le walkman sur les oreilles pendant la traversée de la Manche. J’avais douze ans, je venais de tomber amoureuse des Beatles. The fool on the hill, hymne des ados mal dans leur époque ?
He never listens to them he knows that they`re the fool they don`t like him But the fool on the hill sees the sun going downand the eyes in his head see the world spinning `round.
Autre moment fort : Here there and everywhere, qui curieusement me rappelle les longs voyages en famille, au cours desquels mon père jonglait entre Beatles Ballads, The cat de Jimmy Smith et une compil personnelle de Miles Davis. La voix de Paul sur cette chanson était particulièrement émouvante. Les larmes ont coulé sur mes joues. Ca me titillait depuis Something mais j’avais réussi jusqu'alors à rester digne… Blackbird chanté seul à la guitare sèche, m'a achevée.
Hey Jude fut évidemment le clou du concert. J’ai dû me casser quelques cordes vocales sur le légendaire «Naaa na na nananana». Je pense que quiconque était assis près de moi (en l’occurrence mon frère, le siège d’à côté est resté désespérément vide) a dû me prendre pour la fille cachée d’Alexia Laroche-Joubert, sauf que moi, je connaissais la plupart des paroles que j’entonnais de tout mon cœur.
Il est certain que j’ai considérablement baissé la moyenne d’âge du public. Il y avait beaucoup de quinquas, quelques quadras qui emmenaient leurs enfants (j’ai failli gifler une gamine qui, à la sortie, a dit à son père «Bah j’ai bien dormi»), et pas mal de jeunes dans la fosse. C’est là que j’ai regretté de ne pas avoir pris mon billet plus tôt, les spectateurs autour de moi étant un peu trop sage.
Paul a fini, au troisième rappel, sur Yesterday, seul à la guitare. Une belle façon de nous dire au revoir. A la prochaine. Pourvu qu’il y en ait une, je resigne tout de suite !

Bidibi posted this at 13:34.
25 mars 2003
Bidibi returns Posts de week-end
Fond sonore : Paul McCartney&The Wings, «Live and let die» (parce que pour Paul et moi, c’est bientôt l’heure de vérité) Je porte : une coquette nuisette qui s’ennuyait ferme dans mon placard depuis l’été dernier Atmosphère : printanière In the mood for : singing
Je me suis encore offert une petite escapade dans le Nord ce week-end, pour fêter dignement les 31 ans de ma grande sœur, qui ne les fait pas. J’ai fait des bulles sur le rebord d’une fenêtre et j’ai regardé les étoiles avec mon petit filleul, j’ai fait quelques gammes sur mon piano avec la volonté ferme de me dérouiller une bonne fois pour toutes, j’ai écouté quelques vinyles, j’ai redécouvert avec joie les premiers épisodes du délicieusement morbide Six feet under et, miracle, j’ai réussi à ne pas penser une seule seconde à mon avenir professionnel.
J’ai en outre réinstallé mon vieux PC (Bidibi premier), mais passée l’émotion des retrouvailles avec cet antique instrument (qui m’apparaît maintenant comme une pièce de musée à traiter avec le plus grand respect, à l’image d’une vieille machine à écrire), je me suis souvenue pourquoi je m’étais endettée sur un an pour acheter Bidibi 2 : les plantages réguliers de son ancêtre ont vite eu raison de ma patience. J’ai tout de même ramené de ce joli week-end deux petits posts, écrits entre deux bouquins dévorés à l’ombre d’un pommier bourgeonnant. Je suis lyrique et un poil gnan-gnan, je sais. Mais quelques fois, dame, ça fait du bien.
PS : Est-ce que Blogger m’en veut juste à moi ou s’est-il remis à faire de vilains caprices ce week-end ?
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Mon père, ce héros My big fat greek teasing
Fond sonore : Jude, «Everything’s alright (I think it’s time) (King of yesterday, 2002) Je porte : un jean qui date de la terminale (au bas mot) Atmosphère : familiale In the mood for : mmmpppffff
13h10, samedi midi. Sur Canal Plus, Daphné Roulier, la belle hellène, reçoit Nikos Aliagas. Ma mère, qui lit beaucoup trop Voici (inutile de préciser que c’est héréditaire), commente : «Ils se connaissent dans la vie, ils dînent toutes les semaines au restau ensemble». Je persiffle : «Il la drague, quoi…».
Mon père conclut magnifiquement : «Non, il la drachme»
(Post du week-end, écrit samedi 22 mars à 14h10)
Bidibi posted this at 11:41.
Mon père, ce héros (épisode 2) Machines diaboliques
Fond sonore : Beck, «Cold Brains» (Mutation) Je porte : un pull qui date de la terminale (au bas mot) Atmosphère : solaire In the mood for : singing
J’ai déjà évoqué dans ces colonnes les délicates intentions de mon père, qui passe une bonne partie de son temps à découper des dizaines d’articles divers et variés pour ensuite les déposer sur le bureau de ma chambre d’enfance. Ma mère s’y est également mis, j’ai donc le droit en prime à une revue de presse féminine avec des papiers aussi divers que «10 façons de combattre efficacement la cellulite», «Hommes : les 10 gestes qui trahissent son amour», ou encore «10 façons de dire ‘Non’». Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais tout fonctionne par pack de dix dans la presse féminine. Je raille, je raille, mais j’en suis moi-même une grande consommatrice.
Mes parents sont des boulimiques de la presse magazine. A eux seuls, ils affolent les baromètres de l’AEPM Et fidèles, avec ça. Ils renouvellent régulièrement leur abonnement à la bonne dizaine de magazines qu’ils reçoivent chaque semaine. Mais pas par les voies traditionnelles : mon père, qui raffole des cadeaux de bienvenue aux nouveaux abonnés, change régulièrement le prénom, l’orthographe du nom de famille, le nom et le numéro de la rue (car il faut savoir que notre rue fut débaptisée il y a une quinzaine d’années et que la mairie nous a du même coup attribué un nouveau numéro de rue, nous offrant l’étrange impression d’avoir déménagé sans avoir toutefois bougé d’un pouce) pour recevoir les fameux gadgets made in taïwan vantés comme des cadeaux à la valeur inestimable.
En ce moment, le cadeau-vedette de nos amis des services d’abonnement est «l’agenda organizer-radio-fm». Autrement dit, un de ces réveils à deux francs six sous qui cherche à ressembler à un palm pilot. Mon père en a trois modèles, un dans chaque pièce, ce qui lui permet de ne pas rater une minute d’Yves Calvi tout en déambulant dans la maison, et à nous de le suivre à la trace puisqu’il se donne rarement la peine de les éteindre au fur et à mesure de sa progression vers la salle de bains.
Ces petits objets à la durée de vie limitée sont mon cauchemar. Car mon père, qui est un homme rigoureux, tient à ce qu’ils soient tous réglés à l’heure et à la date exacte. Or, je ne sais pas si vous avez déjà essayé d’accomplir cette prouesse technologique. J’ai fait une TS au cours de laquelle j’ai bidouillé pas mal de circuits électroniques, aucun magnétoscope ne me résiste, je sais brancher et démarrer à peu près n’importe quel PC, et depuis le mois dernier, je sais redémarrer une voiture dont les batteries sont à plat. Mais je ne suis jamais parvenue à comprendre la logique des cadeaux France Abonnement. La simple vision des boutons «Set» et «Mode» me donne une crise d’urticaire.
J’ai passé une bonne partie de ma dernière matinée dans le Nord à me battre avec un de ces diaboliques appareils, particulièrement vicieux puisqu’il avait une fonction ‘fuseau horaire’, très utile à l’abonné moyen à l’Express, enfin passons. Il y a un quart d’heure, les muscles tendus et les dents serrées, j’ai fini par abdiquer. Visiblement très déçu, mon père a levé les yeux au ciel, pensant secrètement que finalement, ça ne valait vraiment pas la peine de payer des études poussées à sa progéniture.
(Post du week-end, écrit le lundi 24 mars, à 12h30, d’après le radio-cassette-lecteur CD-télé offert par le Nouvel Obs)
Bidibi posted this at 11:39.
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