08 février 2003

 

Coincoin spirit
Mystèèèèère

Fond sonore : Rien, il FAUT que je me concentre rogntudjûûû
Je porte :
un pull de sports d'hiver pour faire comme si
Atmosphère : cool (un peu trop)
In the mood for :
holidays... snourgl de snourgl de snourgl


Je suis très réjouie d'avoir percé, des mois après, et grâce à la merveilleuse vidéothèque municipale de Presque-Paris (enfin n'exagérons rien, avec 5% de V.O. elle obtient tout juste un accessit) le mystère du "Birdie num num" du Captain Coincoin, qui m'obséda presque autant que le désormais cultissime "Harem globe trotter" (je vous rappelle que Baff et moi essayons de faire exploser la boîte de commentaire de ce post-là. Aidez-nous à aller jusqu'à 100, c'est notre défi fou !)



(Je sais, on n'y voit goutte mais en même temps, c'est pas facile facile de prendre un camshot de sa télé)

Bon, maintenant c'est à moi de vous torturer avec un truc qui a l'air de rien vouloir dire, alors qu'en fait, si. En plus, les plus malins d'entre vous ne manqueront pas de faire le rapprochement avec le bon miam miam de l'oiseau rare évoqué ci-dessus.

¡Qué noche la de aquel día!

Non, je n'ai pas bu. J'essaie juste de retarder, par tous les moyens, le moment où je me mettrai pour de bon à écrire mes lettres de motivation pour mon futur-boulot-de-dans-quatre-mois-que-j'ai. Effrayante perspective... ce serait signer l'arrêt de mort de l'oisive vie étudiante et se plonger enfin dans la vraie vie...

Update : Hier j'ai entendu Doc Gyneco chez Thierry Ardisson, en plein délire verbal, articuler à grand peine et avec un ton plein de mystère : "L'amour, tout ça, c'est comme les har(l)em globe trotters". J'en déduis que Le sieur Beausire est un assidu lecteur des aventures du capitaine Coincoin, dont il admire secrètement le goût du mystère et des bons mots...


Bidibi posted this at 15:58.


07 février 2003

 

Sad-eyed destruction built around sans and sea
Tender and tired

Fond sonore : Manic street preachers, "You're tender and you're tired" (This is my truth tell me yours, 1998)
Je porte :
un petit pull
Atmosphère : angoissée
In the mood for :
holidays... snourgl de snourgl


Je me sens un peu trop vide pour écrire ce soir. Deux semaines en apnée, et soudain, plus rien. Nouveau vertige workaholique. Je vous invite donc, une fois votre jeopardix terminé (remarquez que je ne force personne), à pleurer avec le Dr. Tomorrow sur la chanson d'All things must pass de votre choix (Pour moi, ce sera I'd have you anytime), et à noyer votre spleen dans la prose poétique de Titoutou. Ils traduisent sans le vouloir, et chacun à leur manière, mon état d'esprit à l'instant où j'écris ce post. Foin de complaintes amères, une bonne nuit réparatrice devrait me remettre d'aplomb. Inutile donc de m'étaler ici ce soir, ou plutôt si tiens. Je m'étale, et je m'endors dans le bleu de l'Ecume.

@ tantôt.


Bidibi posted this at 22:15.


06 février 2003

 

Réponses présentant bien cherchent questions à pourvoir
Jeopardix 9

Fond sonore : Elliot Smith "Son of Sam" (Figure 8)
Je porte : mon manteau et ma légendaire écharpe rouge, car je ne suis en passage en coup de vent
Atmosphère : pressée
In the mood for : answering



Quand l'actualité appelle Bidibi Jones, Bidibi Jones aime être à l'heure au rendez-vous. Mais quand les lecteurs de Bidibi Jones attendent fébrilement le jeopardix (elle rêve un peu) Bidibi Jones aime satisfaire ses lecteurs dans les plus brefs délais. En Papouasien, Bidibi Jones est synonyme de ponctualité. Ne la remerciez pas, elle vous en prie.

1) Danny Wilde, parce qu'il était beaucoup plus drôle
2) Je trouve que c'est un scandale innomable
3) Euh... une fleur verte?
4) Raymond Barre n'aurait pas dit mieux.
5) La meilleure solution, c'est sans doute d'y mettre un peu du sien, non?
6) Filles du Calvaire
7) La théière en forme d'Elephant des tisanes du même nom.
8) Des jumeaux portant des vêtements identiques.
9) Operation Petticoat
10) Franchement, quelqu'un pourrait la faire taire???

Voilà, amusez-moi, j'en ai bien besoin...



Bidibi posted this at 17:03.


05 février 2003

 

Tapez "Star" au 60601
Golden blogs

Fond sonore : Pulp, "TV movie" (This is hardcore, 1998)
Je porte :
une queue de cheval (notez l'évolution remarquable de ma crinière depuis tout à l'heure...)
Atmosphère : compétitive
In the mood for :
holidays... snourgl.


En faisant un tour sur Camstory, ma résidence secondaire, j'ai appris que le blog - huitième art par excellence - avait aussi ses awards (comment dites-vous déjà en français?). Et c'est vous, public, qui décidez, en votant . Le jury, de son côté, opèrera une sélection que je devine impitoyable parmi la foultitude de blogs qui se sont créés cette année. Moi, je trouve qu'ils devraient aller jusqu'au bout de leur idée en organisant une vraie cérémonie avec bloggeurs en grande tenue et remerciements en pagaille. Je me demandais hier à quoi ressembleraient les trophées... C'est la géniale Agapi qui m'a apporté la réponse : "Ben, ce sera une statuette en forme de blog".

Bref, une sympathique initiative que je me permets de saluer ici. Tous aux urnes !




Bidibi posted this at 11:20.

 

De beaux lendemains
MercreXV


Fond sonore : Manic Street Preachers, "Miss Europa disco dancer" (Know your enemy, 2001)
Je porte : mon bandeau sixties dans mes cheveux
Atmosphère : matinale
In the mood for : working



Le doc est en plein bouclage, et moi je dois bientôt aller travailler. Bref, mercredix doublement light aujourd’hui !

1/ Avez-vous déjà possédé une panoplie (au sens de déguisement) ? Si oui, de quoi ? Et dans le cas d'une réponse multiple, quelle était votre préférée ?
Je me suis fabriqué moi-même étant petite la panoplie de fantômette, que j’ai longtemps arboré avec des airs de mystère derrière mon masque en carton pour résoudre quelque enquête dans le jardin de mes parents, qui abritait sans doute le repère du masque d’argent… je ne l’ai jamais trouvé, notez bien.

2/ Entre un noyé, un pendu et un décapité, quel cadavre vous terrorise le plus ?
Le noyé, depuis la scène de la morgue dans Sous le sable. Mais j’en ai vu de pires dans Six feet under, cela dit…

3/ Une question soufflée par un visiteur (une visiteuse ?). Quelle odeur, a priori gênante ou pas réputée comme franchement agréable, vous plait particulièrement ? Prière de rester dans les limites de la bienséance.
J’ai parlé dans un autre mercredix de l’odeur du métro (tout au moins quand le sol noir vient d’être lavé), mais je dois admettre qu’un séjour prolongé à la Fourche un dimanche matin (soit le lendemain d’un samedi soir) m’a fait changer durablement d’avis.

4/ Quelle est votre couleur de carte préférée au Monopoly ?
Rose (Rue du paradis). Au passage, j’adore le Monopoly, et j’ai toujours souffert de grandir dans une famille qui tenait se jeu en faible estime. Cela dit, comme ça, je serai l’unique héritière du monopoly cinquantenaire de mon père…

5/ Mesurons le chemin parcouru de "God save the queen, the fascist regime" jusqu'à "Nique la police". Que penser de cette évolution dans la chanson contestataire ?
On ne veut plus abattre un régime, mais le commissariat de quartier. Je pense donc que la chanson contestataire est aujourd’hui moins (excusez le terme et prenez-le au sens premier) romantique. De toutes façons depuis Jean Meyrand, la contestation n’est plus ce qu’elle était…

68 c'etait hier pour moi aussi et
Puis y'a eu la rue Le-pic
on bouffait du riz can-to- nais
et puis soudain ils ont charge les flics.

Et toi Jeannette tu es tombee-Jeannette
Jeannette-ils ne t'ont pas tuee non
Mais Paris n'est pas -Santiago du Chili
Vous n'arriverez pas -a baillonner- la liberte du peuple

Je me souviens je me souviens
La rue Le-pic
-Jeannette
Au revoir Jeannette-on bouffait du riz canto-nais
et puis soudain ils ont char-ge!


6/ Combien des dix commandements avez-vous enfreint à ce jour ? D'ici la fin de votre vie, le nombre risque-t-il d'évoluer ?
Il y en a que je suis sûre de ne jamais enfreindre. Et d’autres, évidemment, que ma vie future va forcément me faire enfreindre. C’est sibyllin ? Débrouillez-vous avec ça, pour tout vous avouer, je n’arrive pas à me remémorer les dix.

7/ Columbo est un brillant enquêteur, malgré son allure misérable et penaude. Pensez-vous que dans le pays des chiens, le basset du lieutenant cache des talents semblables à ceux de son maître ?
Evidemment, d’ailleurs, pourquoi Columbo l’emmène parfois dans ses enquêtes ? Parce qu’il flaire certaines pistes que son maître a ignorées… je suis sûre que c’est lui qui a résolu le mystère de la mort mystérieuse de Dolly, la canichette starlette… (welcome to the fourth dimension)

8/ Quel est le véritable inconvénient de l'inceste (chez les humains), d'après vous ?
C’est une façon somme toute assez malsaine de résoudre son oedipe.

9/ Quel objet vous a le plus déçu une fois sorti de son emballage ?
Mon (récent) cadeau d’anniversaire. Ma mère avait entretenu un parfum de mystère autour de lui, m’assurant au téléphone que je ne pouvais que l’aimer. En le déballant, j’ai compris avec une certaine amertume que ma mère ne me connaissait pas, ou tout au moins ne me connaissait plus.

10/ On a tous des périodes récurrentes (je crois) où l'on se rappelle assez précisément des rêves de la nuit passée. Elles dépassent rarement la longueur d'une semaine, mais... comment les vivez-vous ?
Ces périodes nourrissent mes angoissent ou, au contraire, me font entrer dans une phase d’exaltation.


Bidibi posted this at 11:03.


03 février 2003

 

Bidibi réalise ses rêves, des fois...
Cinema paradiso

Fond sonore : Genesis, «The cinema show» (Selling England by the pound, 1973)
Je porte : >toujours ma serviette en turban sur mes cheveux
Atmosphère : cocoonante
In the mood for : going to bed (it's been a hard day's night)


Aujourd'hui, je suis allée dans une cabine de projectionniste. Une fenêtre ronde ouverte sur le rêve. Merveilleuse expérience...


Bidibi posted this at 21:54.

 

Les bonnes résolutions de Bidibi Jones
Je suis une fille pleine de bonne volonté

Fond sonore : Genesis, «Dancing with the moonlight knight» (Selling England by the pound, 1973)
Je porte : une serviette sur la tête
Atmosphère : cocoonante
In the mood for : sleeping


La preuve : regardez ce que j'ai emprunté à la bibliothèque pour occuper mes (petites) vacances de dans quatre-jours-que-j'ai...




Bidibi posted this at 21:51.


02 février 2003

 

Retour à Presque-Paris
L’écume voyage…

Fond sonore : Genesis, «The cinema show» (Selling England by the pound, 1973)
Je porte : un regard attristé vers mon cyclamen, visiblement en phase très basse de sa cyclothymie…
Atmosphère : apaisée
In the mood for : an awakening


Les posts qui suivent, classés une fois n’est pas coutume dans l’ordre de leur écriture (du plus ancien au plus récent), sont le fruit d’un petit week-end passé au vert, ou plutôt au blanc si l’on prend en considération le fait que je l’ai passé les pieds dans la neige, jusqu’aux genoux (je n’exagère rien). A chaque fois que je pars en week end, une foule d’idées de posts me viennent à l’esprit mais la flemme qui frappe tout être humain normalement constitué le dimanche soir, puis le rythme effréné de la semaine remisent ces petits textes au fond du tiroir de mes bonnes intentions. Alors pour une fois, j’ai décidé de les écrire sur place. Vous les trouverez donc, dans l’ordre chronologique.

Tiens, et puis sur ma table de chevet, j’ai retrouvé ça, déposé là par ma mère après une énième relecture :




Bidibi posted this at 21:00.

 

Un peu d'ici, un peu de là-bas...
Paris-Gare de Nord

Fond sonore : Conversations étouffées, haut-parleur crachottant le nom des villes-étapes : aucun doute, j'écris bien dans un train...
Je porte : ma légendaire écharpe rouge autour du cou, pour lutter contre les méfaits de la clim'
Atmosphère : ronronnante
In the mood for : travelling


Me voici donc embarquée dans le Paris-A., avec comme à chaque départ en week-end chez mes parents ce sentiment d'abandon de soi, de ses responsabilités, cette régression mensuelle au cours de laquelle je redeviens l'enfant de mes parents, totalement prise en main. D'ailleurs, dès que je franchis le seuil de la maison, j'abandonne systématiquement mon sac à main et mon téléphone portable dans un coin reculé de la maison, paniquant deux jours plus tard quand je n'en retrouve plus la trace. C'est une forme inconsciente d'oubli de ma (jeune) vie d'adulte, la perte volontaire d'une partie de mon identité pour mieux me fondre dans le décor qui m'a vu grandir.

Mais nous n'y sommes pas encore. Le train file pour le moment dans un désert blanc, sans relief, sans vie. La neige a recouvert tous les indices qui me permettent d'habitude d'évaluer la distance qu'il reste à parcourir ; inutile alors de regarder ma montre, j'ai appris par cœur le paysage, de la grise banlieue nord à ces petites villes tranquilles, où de coquettes cités succèdent aux jardins ouvriers patiemment cultivés et s'étendant à perte de vue. Et puis il y a mon moment préféré du trajet, quand le train s'engage sur ce que je pense être un viaduc, (sinon d'où viendrait ce sentiment de vertige), découvrant une petite vallée encaissée qui, les jours de soleil, la lumière jouant avec la verdure, semble sortir de l'imagination fertile d'un peintre un peu fou. Il y a aussi ces villes au glorieux passé industriel, qui à l'image des hangars qui bordent la voie ferré apparaissent aujourd'hui rouillées, prostrées dans le passé. Rue principale, Café de la gare, Mercerie "aux mille coupons", Toutelec distributeur exclusif Philips : rien n'a bougé depuis les années 60, mais les enseignes ont jauni et sous le ciel gris, elles accentuent l'impression de se trouver dans quelque ville morte du Far West, où l'on entend les fenêtres grincer au rythme du vent. J'essaie toujours d'y entrevoir une preuve de vie, pour le moment sans succès. Inutile de préciser que la neige accentue cette impression glaçante de non-vie.

Si le trajet n'invite pas à la rêverie, le balancement du train finit toujours par m'y faire tomber. Cela tient sans doute à l'euphorie dans laquelle débute chacun de ces courts voyages, dans la Gare du Nord. Quand j'arrive en haut de l'escalator qui me mène au cœur de la plus grande gare d'Europe, j'éprouve à peu de choses près la même sensation que lorsque je sors du métro Place Rihour à Lille. Il y a un peu de Nord dans cet immense hall pourtant bien parisien. Pour une fois tout à l'heure, j'étais bien en avance. Après avoir acheté mon billet, je me suis donc assise sur ces bancs de métal froids, glissants et inconfortables qui font face au panneau d'affichage des départs, levant mécaniquement la tête à chaque fois que le tableau s'anime (ces lettres qui se "feuillettent" m'ont toujours fascinée, et je déplore leur remplacement progressif par des panneaux électroniques). Autour de moi, j'entendais des noms de bourgs situés à quelques kilomètres de la petite ville où j'ai grandi. Des villages de 500 habitants à peine. Prononcés avec une immense fierté par la grand-mère assise à côté de moi, ici, à Paris. Délicieux décalage. Mais Gare du Nord, est-on encore bien à Paris ?

Derrière moi, une jeune fille que je juge d'emblée un peu trop sociable raconte sa vie dans le détail à une voyageuse qui n'en demandait pas temps. En quelques minutes, elle lui apprend qu'elle a vingt ans, qu'elle habite "dans le Quercitain" (je souris à l'évocation adjectifsubstantivée un tantinet pompeuse de la ville qui a vu naître mes deux grands frères), mais que son copain, lui, est lillos. Oui, vous avez bien lu "lillos". La demoiselle a un accent assez prononcé, et un goût affirmé pour l'étalage public de ses problèmes de couple, à haute voix, et, je le répète, à une parfaite inconnue qui acquiesce gentiment, en regardant discrètement sa montre pour estimer la durée de son calvaire.

D'abord choquée par cette attitude, je finis par me rappeler de mon arrivée à Paris, il y a un an et demi. J'y ai passé tout un été, par intermittence, à chercher un appartement. Tout au moins, à prétexter la recherche d'un appartement pour prendre des bains de soleil à Montmartre et au Luxembourg tout en faisant des haltes dans tous les squares accueillants que compte la capitale, pour me plonger dans de frivoles lectures estivales. Oui, pour tomber dans le cliché dassinien, j'avais le cœur ouvert à l'inconnu et l'envie de dire bonjour à n'importe qui, d'ailleurs je conversais régulièrement avec de parfaits inconnus croisés au cours de mes balades, sans aucune méfiance, et avec une légèreté qui me surprend aujourd'hui. Comme la jeune fille assise derrière moi Gare du Nord.

Paris a déposé sur mon insouciance un voile de gravité et de méfiance. Paris a gommé en quelques mois les vestiges de "provincialisme" qui subsistaient en moi. Paris a fait de moi une vraie Parisienne (enfin presque-Parisienne), qui a du mal soudain à concevoir sa vie ailleurs que dans cette cité des possibles à la fois fascinante et terrifiante. Paris, c'est peut-être un fourmillement d'individus à la solitude exacerbée. Mais c'est aussi la promesse d'être déroutée à chaque coin de rue. Assise devant le tableau des départs, je ne veux plus partir. J'y ai peut-être perdu un peu de mon innocence et de ma naïveté, comme me le rappelle la jeune fille bavarde de la Gare du Nord, mais à cet instant précis je sais que je ne pourrai jamais plus quitter la ville qui m'a rendue adulte, quitte à ne plus rendre que de ponctuelles visites à ce Nord merveilleux qui m'a vu grandir.

Dehors, le paysage enneigé se fait féerique. Je suis presque arrivée dans ma "petite Suisse du Nord", bienheureuse tout de même de m'accorder, le temps d'un week-end, une petite respiration. Un bol d'enfance.

Post écrit vendredi 31 janvier, à 14h12 précises... il était temps que je l'achève, ma batterie est à plat !


Bidibi posted this at 20:59.

 

Sweet Home
Le boudoir

Fond sonore : aucun, amusant de constater que la maison de mes parents est le seul endroit dans lequel je peux me passer de musique…
Je porte : mon légendaire poncho sur le dos ; il est plus facile de chauffer un 20 m² qu’un maison de campagne…
Atmosphère : fantastique
In the mood for : loneliness

Me voici calée dans mon fauteuil préféré, dans le boudoir. N’allez pas croire que j’habite quelque château aux pièces mystérieuses ; mais il y a dans la maison de mes parents un endroit fantastique où j’aime passer de longs moments, non pas pour m'adonner à quelque philosophie sadique, mais pour rêver un peu, au creux de l'hiver.

Le «boudoir» est une petite pièce orangée au décor automnal hors du temps et des modes, qui pourrait paraître banale à première vue. Mais il suffit pour se convaincre du contraire de lever les yeux au ciel. Oui, au ciel. Car le plafond du boudoir, qui en fait tout son intérêt, est une ouverture sur un infini rêvé. Un merveilleux trompe-l’œil, un traquenard visuel dans lequel j’adore tomber, le scrutant jusqu’à en perdre la notion de ce qui se passe autour. On dirait l’entrée de quelque monde rêvé, ou d’un vortex ouvrant sur une nouvelle dimension. C’est en tout cas l’interprétation que j’ai toujours choisi d’en faire. L’été, je préfère m’allonger dans l’herbe pour regarder les étoiles ; l’hiver, mon cosmos se limite au plafond de mon boudoir. Voilà pourquoi le boudoir fut l’écrin parfait de mes précieux rêves d’enfant, et continue à m’abriter de bonne grâce quand j’ai envie de laisser mon esprit vagabonder dans cet espace infini qui s’ouvre au-dessus de ma tête.



Mon père vient d’interrompre ma songerie en m’annonçant la mort tragique des sept astronautes de retour dans l’atmosphère terrestre. Par pudeur, je détourne mon regard de ce qui reste mon là-haut personnel.




Post écrit samedi 1er février, 18 heures sur la Terre.


Bidibi posted this at 20:54.

 

Interlude
My favourite place in the world



Bidibi posted this at 20:51.

 

Tous publics…
Comédie familiale

Fond sonore : Conversations étouffées, haut-parleur crachottant le nom des villes-étapes, odeurs du déjeuner de mes voisins, mal au coeur : aucun doute, j'écris bien dans un train... à grande vitesse, cette fois.
Je porte : une parfaite tenue pour un dimanche en famille : colorée et sage
Atmosphère : train(ante)
In the mood for : less loneliness


Le TGV file à travers des paysages encore plus désolés qu'à l'aller. Je préfère de loin les vieux trains brinquebalants, au moins, je n'y ai pas le cœur au bord des lèvres. Ce matin, très tôt, ma sœur m'a appelé : "C'est moi qui m'assied à côté de Maman !", a-t-elle annoncé d'emblée. (Je précise qu’elle a eu 30 ans il y a peu…). Elles me font en ce moment face, un roman Harlequin chacune dans les mains. "L'enfant de la passion" pour ma mère, "Le passé déchiré" pour ma sœur. Ne vous méprenez pas : ce sont deux créatures très cultivées, mais qui aiment se lâcher par moments. Ce que j’ai un peu de mal à concevoir. Mais mes reproches n’ont eu aucun effet à ce jour. Pour ma part, je viens d'achever un délicieux roman, commencé hier soir dans ma chambre d'enfance. Je suis donc dans d'excellentes dispositions pour passer mon dimanche en famille, quelque part dans les Batignolles.

Pourtant, on ne peut pas dire qu'il ait commencé sous les meilleurs auspices. Déjà, pour ne pas rater ma correspondance, j'ai dû me lever à une heure indécente pour un dimanche. Ce qui d’emblée, m’a mise d’une humeur atroce, mais ne m’a pas empêchée d’être fin prête une bonne vingtaine de minutes avant le départ du train. Mon père, pendant ce temps, exerçait comme à son habitude son talent reconnu de retardataire professionnel. Au lieu d’avancer la voiture (à laquelle bien entendu j’avais interdiction de toucher au vu du temps…), il s’est donc appliqué à tout un tas d’activités peu urgentes mais destinées à un seul but : ne pas arriver en avance. Mon père aime les départs dans l’urgence, c’est pathologique. Bref, je lui demande gentiment de s’activer, d’autant qu’il y a 25 bons centimètres de neige dans le jardin (voir camshot chez camsto) et que la vieille Golf risque de patiner un tantinet. A défaut de patiner, elle choisit de ne pas démarrer, sans doute découragée à l’idée de servir de chasse neige jusqu’à la barrière de la maison.

Je viens prêter main forte à mon père, qui doit peser à peu près trois fois mon poids mais rechigne à sortir de la voiture, m’invitant à la pousser tandis qu’il braque le volant. Je vous laisse imaginer la scène. Car il faut avouer que je ne suis pas la créature la plus musclée que la terre ait jamais porté, et qu’en plus je rechigne vraiment à porter des chaussures à semelle crantée, comme par exemple de quelconques baskets. Avec mes mocassins à talon, mais à la semelle lisse, on ne peut pas dire que j’aie été d’une quelconque utilité pour dégager la voiture de l’allée. Grand moment de solitude, je dois l’admettre.

On a fini par démarrer et rejoindre la gare, bien sûr trop tard. Mon père, royal, nous a amenés jusqu’à la gare de V. pour y rattraper le TGV que nous devions prendre avec ma sœur. A l’arrière de la Golf, avec Louis Armstrong dans l’autoradio, et les paysages enneigés au dehors, j’avais l’impression d’être l’héroïne d’une de ces comédies américaines qui se passent systématiquement à New York l’hiver, dans des dîners en famille qui finissent mal, en général. A y repenser, j’ai une famille assez loufoque. Un peu comme tout le monde. La gare du Nord approche et en écoutant ma mère et ma sœur discuter, je me dis qu’elles feraient d’excellents personnages de comédie. L’occasion est trop belle : je vous laisse pour apporter mon grain de sel à leur conversation légère. De celles qu’on a souvent dans la cuisine de mes parents, et que mon père espionne en laissant la porte du salon entrouverte, essayant de sonder les mystères de l’insoutenable légèreté de la femme…

(Post écrit dimanche 2 février, vers midi)


Bidibi posted this at 20:49.

 

Les liens de l'écume

L'écume des blogs

Résidence secondaire

The naked truth

L'écume d'hier :

Retour vers mes grains de sable...

Le côté obscur de l'écume :

L'Ecume de mes fours

© Bidibi Jones-février 2003

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