13 novembre 2002
A nous deux, Mercredix
Fond sonore : David Bowie, "1984" Je porte : mes lunettes d'intello Atmosphère : zen In the mood for : répondre au mercredix avant minuit (mal barré)
1/ Si jamais, par malheur, vous tombez en pleine séance de défragmentation de disque dur, êtes-vous hypnotisé par Defrag.exe comme une vache par les trains qui passent ? (Note aux utilisateurs de Mac et Linux : pas de rodomontades, je vous en conjure). Les petits blocs qui s'allument, s'éteignent, changent tour à tour de couleur... le CR-CR infernal de mon unité centrale... Je me prends à imaginer à quel fichier ou quel dossier correspond tel petit bloc... ainsi chacun d'eux prend dans mon esprit une couleur particulière. Je pense qu'à ces moments de totale fascination, plus que mon disque dur, c'est mon cerveau qui défragmente...
2/ Quand il pleut et qu'il fait très sombre, parvenez-vous à vous convaincre que les mêmes paysages ensoleillés existent ? Etant originaire du plat pays, où les nuages font office de montagnes, je suis extrêmement sensible aux changements de lumière qui à eux seuls remodèlent le paysage. Le jardin de mes parents n'est pas le même selon les heures de la journée ou les saisons. Aussi ai-je effectivement du mal à imaginer que ce que je contemple existe sous une autre lumière. Mais là, je ne fais que paraphraser cette lumineuse question de la façon la plus obscure...
3/ Quel frère Bogdanoff préférez-vous, et pourquoi ? Grishka, parce que ça sonne bien. Pourquoi? Difficile à dire. J'étais trop petite du temps de temps X (étrange répétition), bref du temps X², pour les différencier vraiment.
4/ On dit que le phénomène de déjà-vu tient à un léger décalage de perception entre l'oeil droit et l'oeil gauche, qui amène le cerveau a recevoir deux informations au lieu d'une. Est-ce que cette explication vous convient ? Avez-vous une expérience personnelle qui la contredit ? Je n'en crois pas un traître mot. Car si l'impression de "déjà-vu" était juste centrée sur la perception visuelle, comment expliquer l'impression de 'déjà entendu"...? Ce sont tous les sens qui se "souviennent" de quelque chose.
5/ Avez-vous ou aviez-vous le phantasme du passage secret ? Je l'avais très nettement étant petite. Dans la cuisine, il y avait (et il y a toujours) un banc en bois verni qui fait l'angle, et disposé de telle façon que l'on pouvait s'imaginer, avec le regard et la taille d'un enfant, et en se plaçant en dessous, qu'il s'agissait d'une petite cabane. Tout au fond (c'est très dur à décrire mais je me lance", il y avait un petit creux totalement inaccessible dans lequel mes chats se cachaient souvent pour être hors de ma portée (je leur faisais subir d'atroces supplices il est vrai). J'étais persuadée qu'il s'agissait de l'entrée du monde secret de mes chats. J'en avais même fait une bande-dessinée assez catastrophique mais que je ne peux m'empêcher de relire avec le sourire. Autre phantasme, mais fabriqué de toutes pièces par mon esprit rêveur : longtemps j'ai eu une peur panique de la piscine. Il me fallait donc une motivation pour plonger dans le grand bassin. Or, il y avait en dessous d'un des plongeoirs de la piscine municipale d'A***, tout au fond de l'eau, une large grille. Je m'imaginais qu'il s'agissait de l'entrée du pays de mes rêves. Et avant de m'endormir, je m'imaginais plongeant dans le grand bassin, soulever la grille et nager vers un monde totalement fantaisiste, dans lequel je vis toujours un peu...
6/ Vivez-vous pour l'instant présent, ou pour accumuler des souvenirs ? Quelle que soit la réponse, depuis quand ? Je n'ai jamais durablement vécu dans l'instant présent, ce blog en témoigne d'ailleurs. J'ai le défaut de me projeter à l'envi dans le passé ou vers l'avenir. C'est une douce maladie, dont j'espère guérir, en gardant quelques jolies séquelles.
7/ Vous avez neuf, dix ans, vous êtes malade. Votre mère part en courses et vous promet un petit cadeau. Qu'espérez-vous avant tout? Et surtout : quelle surprise "à côté de la plaque" redoutez-vous ? Je redoute les bonbons au miel ou les vêtements choisis précisément par ma mère. Tout ce que je demandais, moi, c'était des kinders surpriseeeeuuuuu...
8/ A quelles occasions jouez-vous un rôle ? Face au Grinch. Je joue l'iceberg. Je suis très convaincante. Je n'essaie que rarement de jouer un rôle. Cela dit, mon côté gaffeur me trahit souvent, dans le sens où il peut donner une image de moi assez faussée. Et là, je joue sans le vouloir consciemment. En quelques mots : Ardennes et vie power. (et là, tout s'éclaire, non?)
9/ Que vous inspire la situation (certainement très courante) d'une personne qui passerait davantage de temps endormie qu'éveillée ? L'envie. Puis lorsqu'il m'arrive d'être immobilisée pendant un certain temps, je m'aperçois que je ne suis pas du tout faite pour ça, et que je suis plutôt du genre speedée et hyperactive.
10/ Est-ce que le suaire de Turin vous fait peur ? Si je pose la question, c'est parce qu'à moi, oui.
En soi, l'image presque parfaite d'un homme mort "imprimée" sur un tissu a de quoi fasciner, et laisse place aux conjectures les plus folles... je me raccroche à la science pour essayer de ne pas déraisonner à la vue de ce bout de tissu bimillénaire (du moins aux dernières nouvelles)
Bidibi posted this at 23:55.
12 novembre 2002
Comment j'ai fait pleurer mon père Cry, Daddy, Cry
Fond sonore : The Beatles, "Cry, baby Cry" (Blanc, 1967) Je porte : ma chemise d'executive woman (yeah) Atmosphère : caféïnée In the mood for : souvenirs
Le 9 novembre, c'est l'anniversaire d'un coup d'état napoléonien, de la chute du mur de Berlin, de la mort du général de Gaulle et d'Yves Montand ; c'est aussi, en France, le 9/11, date américaine du funeste 11 septembre.
Mais le 9 novembre pour moi est tout simplement la date de l'anniversaire de mon père. Mon père, enfant d'avant-guerre, qui a traversé les sixties sans devenir beatlemaniaque, marqué au fer rouge qu'il était par le jazz au point d'aller chaque année à Juan comme un pèlerinage musical. Mon père, ce héros très discret dont la vie ressemble à s'y méprendre à celle du docteur Sachs de Martin Winckler, la vie familiale en plus.
Et pourtant, depuis quelques années, cette imposante figure paternelle s'était progressivement étiolée. Devenu ombre triste et errante à l'heure de la retraite, après une vie passée à aider les autres. Passons sur ces cinq années qui m'ont profondément marquée, me repoussant dans les plus lointains retranchements de l'incompréhension. Et, surtout, me rendant aussi sombre et pessimiste que lui.
Depuis trois mois, mon père a opéré une spectaculaire renaissance. A quoi cela tient-il? Peut-être s'est-il trouvé un nouveau rôle en patriarche d'une famille qui s'aggrandit régulièrement, un petit-enfant sur chaque genou. Toujours est-il que j'ai su qu'il était de nouveau heureux quand j'ai de nouveau entendu retentir les notes bleues de Miles Davis et d'Eddy Louis dans le vieux lecteur cassette de son bureau. Ce bureau que j'hantais le dimanche soir, sachant d'instinct que c'était un moment privilégié de la semaine pendant lequel mon père était juste mon père et non le docteur B. Je jouais avec ses dossiers et chapardais de vieux bonbons collants dans un bol en porcelaine qui est toujours là (et les bonbons aussi...hum.)
Ce bureau qui fut longtemps l'objet de disputes conjugales puisqu'il se résume à un dédale d'archives non classées, de magazines empilés et d'un mur de cassettes vidéo rangées dans un ordre totalement fortuit. Or depuis quelques semaines, mon père s'est mis à ranger ce désordre qu'il disait organisé. Les week-ends où je rentre dans ma maison d'enfance (qui a un pouvoir d'attraction unique, je vous en parlerai un jour), je retrouve sur mon bureau une pile de coupures de presse, de magazines, et surtout quelques poèmes, lettres et dessins rescapés de mon enfance.
Pendant ces années de non-communication, je n'ai jamais imaginé que mon père ait pu conserver ce genre de trésor. Les voir exposés sur mon bureau, puis commentés avec les yeux humides par mon géniteur, m'a soudain apaisée.
9 novembre 2002. J'ai fait pleurer mon père. En lui disant tout simplement que mon plus beau cadeau à moi, c'était de le voir de nouveau heureux.
Lui dire de façon détournée ce que je lui écrivais maladroitement à 5 ans...


PS : je ne résiste pas à vous montrer une lettre postérieure où je tentais d'utiliser l'amour paternel à des fins purement matérielles...

Bidibi posted this at 11:11.
Attention, post à forte teneur médicalo-télévisuelle Aux Urgences, ça tourne rond
Fond sonore : rien/nada/nichst/nothing Je porte : mon pyjama avec le fils de Grosminet dessus Atmosphère : nocturne In the mood for : souvenirs
Or donc, hier, dans un épisode très sobre, Mark Greene a définitivement quitté les Urgences. Avec lui, saluons le départ probable de son ex-femme Jane, de son adolescente de fille Rachel, mais heureusement pas de Lizzie. Cette dernière a déjà survécu au départ de son ex, Peter Benton. Mais pas la féline Cléo, ni le jeune Reese, ni Jackie, la soeur possessive. Curieux de voir comment le départ d'un personnage entraîne pléthore d'autres dans sa chute.
"Tu es le plus ancien médecin des Urgences, maintenant", confie Weaver à Carter sur le mode "Tu seras un homme, mon fils". le temps de tirer Abby du caniveau et d'enfiler le stétoscope du défunt Mark, et le jeune Carter qu'on a connu gauche, attendrissant à force de commettre les pires bourdes, prend une tout autre dimension.
Il "devient" mark Greene (en plus chevelu) le temps d'une scène "déjà-vue". Quand le jeune Galante s'isole sur le parking des Urgences, l'estomac dans les talons, Carter vient le retrouver. Le dialogue qui s'ensuit ("Il y a deux sortes de médecins..." est mot pour mot extrait du premier épisode d'Urgences. Sauf que l'interne chevronné était alors Mark Greene, et le jeune externe hypersensible... Carter.
La boucle est bouclée. Il faudrait presque s'arrêter là. Urgences pourrait alors être qualifiée de "série d'apprentissage", à l'image des romans initiatiques où le héros mûrit au fil des pages...
Non attendez... Arrêter Urgences??? Ca va pas la tête???
(post écrit à 1h55 avec star academy en fond sonore : soyez indulgents, merci)
Bidibi posted this at 01:52.
Encore une victoire de Bidibi (2) Je suis une camsteuse
Fond sonore : David Bowie, "Telling lies" (Earthling, 1996) Je porte : mon pyjama avec le fils de Grosminet dessus Atmosphère : nocturne In the mood for : camshotting (je décrète que ça existe)
Bon eh bien ça y est, j'y suis. Merci au passage à Astro, le charmant maître des lieux.

Sinon, je reviens d'un week-end inspirateur (si, ça se dit, je le décrète), à tel point que j'ai du grifonner sur un bloc note toutes mes idées de post, de peur d'en oublier une ou deux. Des posts qui pour la plupart me tiennent vraiment à coeur, c'est pour ça que je mettrai peut-être un peu de temps à en "accoucher". Ne m'en veuillez pas et continuez à traîner par ici...
Bidibi posted this at 01:14.
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