26 juillet 2002
L'âge de raison
Fond sonore : Suzanne Vega, "Birth Day (love made true)" (Nine objects of desire, 1997) Conditions climatiques : et toc Je porte : des cernes qui marquent mon manque de sommeil Humeur : ensomeillée Sentiment dominant : fatigue
Au fait hier ce blog fêtait son mois d'existence... J'ai la flemme de tirer un bilan, je vous invite donc à le faire à ma place, section commentaires :op
Sur l'écume de mes jours, on fait bosser les lecteurs...
Bidibi posted this at 01:13.
Ô temps suspend ton vol
Fond sonore : Coldplay, "Don't panic" (Parachutes; 2000) Conditions climatiques : We live in a beautiful world, yeah we do yeah we do Je porte : un peu d'intéractivité que diable, je vous laisse deviner... Humeur : noctambule encore, mais noctambule qui a conscience qu'elle devra être debout demain matin à 7 heures tapantes alors ça calme tout de suite Sentiment dominant : souffrance (au dos, à cause de ce p... de nagra, ouille...)
Demain et après-demain, pas de post sur l'écumedemesjours, le blog qui actualise plus vite que son ombre.
Que ça ne vous empêche pas de venir me voir et de me laisser vos charmants commentaires dont je me délecte chaque jour...
Merveilleux week-end à tous :o)
Bidibi posted this at 00:27.
25 juillet 2002
Ich sprecheul’chtimi mit Bidibi
Fond sonore : Tori Amos, «Enjoy the silence» (Strange little girls, 2001) (ou comment transformer un bon vieux tube de Depeche mode en chef d’œuvre de beauté et de sensibilité) Conditions climatiques : comment le saurais-je ? Je porte : une nuisette Humeur : noctambule Sentiment dominant : satisfaction
Il a été question, dans un posts plus bas, des particularités linguistiques de nos belles provinces. Dans le petit village de Pétaouchnock, Germaine est la première femme à fabriquer de la liqueur de groin à partir de porcelets immatures. (Oups, interférence pernautienne… là, ça va mieux)
Donc disais-je plus haut, il était question plus bas de l’expression «entre midi», sous-entendue «entre midi et deux» que nous, barbares du plat pays, employons pour désigner le déjeuner. Je pense qu’il s’agit là d’une économie de parole destinée à passer plus rapidement à table, étant acquis que la plupart des nordistes sont de joyeux ripailleurs.
Bref, dans les commentaires à ce post, certains d’entre vous ont pu découvrir émerveillés des borborygmes tels que «wassingue» (dont l’orthographe est toujours indéterminée) ou encore «vindeguette y drache chi ché nain chiant !». J’ai récompensé une bloggeuse amie et néanmoins bretonne (j’aime beaucoup les Bretons, ne vous méprenez pas) qui avait deviné par sa perspicacité légendaire le sens du mot «dracher» (pleuvoir comme vache qui pisse) en lui offrant une inscription gratuite au club «Ich sprecheul’chtimi mit Bidibi», calqué sur le célèbre «Ich spreche Deutsch mit Agapi».
Eh bien figurez vous que je n’étais pas loin de la vérité en imaginant que le chtimi s’apprenait puisque cet après-midi, en faisant un reportage au Furet (comment joindre l’utile à l’agréable) je suis tombée nez-à-nez sur une méthode Assimil «Apprenez le chtimi sans effort.» Si, si je vous jure, ça existe donc bien.
J’ai failli me l’acheter car bien que je sois née dans le plat pays, que j’y ai grandi et fait une bonne partie de mes études, je ne parle pas un mot de chtimi (à part évidemment les expressions les plus connues qui ont depuis traversé les frontières de Ch’Nord…) J’ai même pas une once d’accent (Dieu merci, car je ne suis pas sûre que ce soit l’accent le plus sexy de la terre…), rien, nada. Il me reste juste ce petit rudiment qui m’échappe parfois («entre midi») mais aussi un acharnement à prononcer «wagon» [ouagon] et pas [vagon] comme le commun des mortels.
Bidibi posted this at 23:56.
Le post mystère
Fond sonore : Goldfrapp, "Lovely head" (Felt Mountain, 2000, un pur trip-hop to the wonderland...) Conditions climatiques : nuages du Nord, vous êtes si beaux que je ne vous en veux pas de me faire de l'ombre Je porte : de grands secrets en moi Humeur : énigmatique Sentiment dominant : envie de cultiver le mystère La phrase du jour : "Passer au crible le chaos, pour y trouver une lueur de cohérence" (Paul Auster, la cité de verre)
I : The everlasting (totalement chavirant) II : Possibly Maybe (totalement aliénant) III, IV, V ... + l'infini : How to...? (totalement angoissant)
Bidibi posted this at 21:11.
Next stop : Wonderland
Fond sonore : enjoy the silence Conditions climatiques : whatever Je porte : whatever Humeur : in the mood Sentiment dominant : for...
Il se souvient des années passées Comme s'il regardait à travers une fenêtre poussiéreuse Le passé est quelque chose qu'il peut voir, mais pas toucher, Et tout ce qu'il aperçoit est flou et indistinct. Fin.
Bidibi posted this at 00:45.
24 juillet 2002
Suivez votre légende
Fond sonore : Manic Street Preachers, "The everlasting" (This is my truth tell me yours, 1998, album méconnu de ce côté-ci de la Manche et pourtant sublime) Conditions climatiques : je sens que je vais bientôt supprimer cette occurence qui m'escagasse légèrement... pareil que tout à l'heure, QUOI ! Je porte : bonheur Humeur : exaltée Sentiment dominant : nous nous souviens... (seuls les lecteurs de la chronique de Bidibi et Banban à la fin de studio entre 1994 t 1996 par Chabat et Farrugia comprendront l'allusion et par là même mon pseudo)
Tiens, au cours d'une conversation sur msn qui est partie de l'art d'accomoder les pâtes pour finir en causerie littéraire, AnneLor m'a justement fait remarquer, à propos du post précédent, que, je cite, "Paulo Coehlo dit qu'il faut savoir trouver les signes..." C'est amusant que Paulo débarque comme ça au hasard de nos palabres... car ce week end, chez mes parents, en rangeant mes livres, je suis retombée sur "La cinquième montagne", dont la page de garde est dédicacée par ce cher Paulo...
C'était il y a bien plus de deux ans, au forum Furet (il faudra un jour que je vous parle de cette caverne d'Ali Baba qu'est le Furet du Nord), j'étais avec ma meilleure amie qui par la suite m'a trahie de la façon la plus immonde qui soit, mais ça aussi c'est une autre histoire.
Comme tout un chacun, j'avais été subjuguée par l'alchimiste, et surtout par ce sublime message d'espoir que constitue le concept de "légende personnelle".
C'est donc les joues rougissantes que je faisais le pied de grue en attendant que Paulo Coehlo ne me dédicace son nouvel opus.
Je voyais qu'il ne parlait pas aux lecteurs qui se pressaient au-devant de lui, et qu'il leur faisait invariablement la même dédicace banale, impersonnelle...
J'étais presque déçu mais je remarquai que les gens ne lui parlaient pas non plus. J'ai donc pris mon courage à deux mains (à l'époque j'étais encore une grande timide) et quand mon tout est arrivé, je me suis lancée dans ce genre de monologue confus, imprécis mais sincère que les timides peuvent prononcer en face de leur idole.
Je lui ai parlé de ce que le concept de "légende personnelle" avait suscité chez moi... je me sentais au comble du ridicule... à un moment j'ai décidé d'arrêter les frais de ma logghorée...
Et Paulo Coehlo m'a regardée un moment, alors qu'il n'avait accordé que quelques regards furtifs aux autres chasseurs d'autographes.
Il m'a souri, a plissé les yeux, et a hésité un moment avant de m'écrire de son écriture penchée et élancée :
"Suivez votre légende".
C'est toujours mon leitmotiv, contre vents et marés. Je crois à ma légende personnelle. Vous pouvez me taxer de naïveté ou d'idéalisme, mais j'y crois dur comme fer...
Voilà toute l'histoire de mon idylle spirituelle avec Paulo...
Bidibi posted this at 22:29.
Mademoiselle Désormais
Fond sonore : Jeff Buckley, "Je n'en connais pas la fin" (Live at Sin-e, 1994) Conditions climatiques : Oh mon amour Je porte : A toi toujours Humeur : Dans tes grands yeux Sentiment dominant : Rien que nous deux La phrase du jour : "Il est du véritable amour comme de l'apparition des esprits : tout le monde en parle mais peu de gens en ont vu" (La Rochefoucault, d'un optimisme forcené)
Cet après-midi, j'ai profité d'une pause bien méritée pour faire un tour dans la cour intérieure de la Nouvelle bourse, à deux pas de la radio.
Ce lieu m'a conquis la première fois que j'y ai mis les pieds, presque par hasard. Il y a un peu du Sud à deux pas de la Grand'place la plus fameuse du Nord. Un atrium aux murs ocres, à l'abri duquel quelques bouquinistes vous proposent leurs trésors.
Au milieu, il y a souvent deux "vieux" qui jouent aux échecs, et invariablement un attroupement de badauds autour de leur duel au soleil qui fait naître à la commissure de leurs lèvres un sourire angélique.
On entend les bruits de la ville, mais elle paraît pourtant bien loin...
C'est encore presque par hasard que je suis passée par ce petit paradis lillois, sans doute pour trouver un raccourci que je n'ai jamais trouvé ;o) puisque j'ai vite été prise dans les filets de ces vendeurs de rêves et de souvenirs.
J'adore fureter parmi les cartes postales d'époque. Ce n'est pas le paysage noir et blanc jauni qui m'attire, mais ces écritures surgies du passé avec leurs pleins et leurs déliés...
Or aujourd'hui, je suis tombée sur une carte magique. Pourtant banale de prime abord. La photo d'un port, le cachet de la poste faisant foi que cette carte avait été envoyée le 4 septembre 1912.
Cette carte était adressée à "mademoiselle Désormais, à Saint-Amant les Eaux, Nord". Désormais... un nom d'emprunt ou un clin d'oeil de la vie?
Et au lieu des traditionnels "bons baisers de...", il y avait un petit texte écrit en pattes de mouche, plein d'humour, plein d'amour, plein d'espoir.
Et à travers le temps, c'est comme si cette carte me parlait... comme si elle m'était adressée, quatre-vingt dix ans plus tard. Alors qu'elle met en scène des personnes qui sont certainement déjà mortes et tombées dans l'oubli.
Voilà pourquoi je ne vous en livrerai pas ici le contenu, étonnament très personnel... j'en ai été bouleversée.
Evidemment vous connaissez la propension de tout être humain à interpréter le moindre petit signe à travers le prisme de sa propre vie, de ses propres expériences... certes oui. Mais ce petit bout de carton jauni me parle, je n'y peux rien... ça a été un véritable coup de foudre pour ces protagonistes qui ont connu les "fulgurants soleils d'avant-guerre", comme le chantait Serge G.
Inutile de vous dire que je l'ai achetée... en souvenir ou dans l'espoir de.
Bidibi posted this at 21:21.
Post d'entre-midi
Fond sonore : Muse, "Bliss" (Origin of symetry, 2001) Conditions climatiques : incertaines Je porte : une petite laine Humeur : déterminée Sentiment dominant : sérénité
Tiens, pour une fois que j'ai le temps de vous causer là de façon impromptue en plein milieu de la journée, je profite... C'est terrible, il ne se passe rien, je m'ennuie comme un rat mort à la rédac. Je propose pleins de sujets qui recueillent les "oui mais bof" ou autres "ah ben on l'a déjà fait" de la part de mes interlocuteurs.
Cela dit, demain c'est moi qui suis en charge du duplex de la mort qui tue en direct des JMJ avec les régionaux de l'étape juvénilo-catho-torontoise. C'est fou ce que ça m'inspire... du terrain, du vrai, par téléphone, tout ce que j'aime (rire désabusé)
Bref, on est entre-midi, et d'ailleurs je profite de ce fait remarquable pour lancer un grand débat sur l'écume de mes jours : On (un parisien mal luné) m'a dit qu'on (les parisiens mal lunés) ne disait pas "entre midi" hors des vertes contrés du Nord. Alors si vous (parisiens bien lunés ou provinciaux savants) dites aussi "entre midi" dans votre coin pour désigner la pause-déjeuner, je suis prête à recueillir vos émouvants témoignage pour clouer le bec à tous les parisiens mal lunés qui croient que tout le monde cause comme eux.
Cet "entre-midi" là je le passe tranquillement chez moi, puisque mes comparses lillois sont tous par monts et par vaux (les veinards). Je n'ai donc pas été faire bronzette (remarque ce serait un comble aujourd'hui) à la terrasse des 3 brasseurs en demandant le plat du jour, mais j'ai quand même mon plat du jour virtuel, à la fois fin et copieux. A lire en priorité : la parodie des bloggeurs diaristes que nous sommes tout de même plus ou moins quelque part si on creuse un peu, qui m'a bien fait rire même si depuis j'éprouve un peu plus de retenue en me lançant dans le récit de ma journée. C'est qu'ils vous foutent des complexes, Marcelin et sa clique !
Bidibi posted this at 13:55.
23 juillet 2002
Revue de blog
Fond sonore : Muse, "Hate this&I'll love you" (Showbiz, 1999, à écouter sous une nuit étoilée un soir d'été, à la fraîche) Conditions climatiques : ciel sans étoile, nuit sans lune. Je porte : une sortie de bain Humeur : détendue Sentiment dominant : partageuse La phrase du jour : "Remember me, forget my fate" (Jeff Buckley)
Dr. Tomorrow et Captain Coincoin sont aux abonnés absents Agapi cultive l'humour à cent pour cent Annelor a plus de souvenirs que si elle avait mille ans Et Il est tout simplement bouleversant
(note de l'auteur : ceci constitue une page de liens provisoire vers mes blogs cultes ;o)
Bidibi posted this at 23:41.
Le sixième sens en action
Fond sonore : Placebo, "Slave to the wage" (Black market music, 2001) Conditions climatiques : grises Je porte : le même débardeur que sur la photo ci-contre, incroyable, j'ai pas bougé d'un poil depuis 3 ans et demi (autosatisfaction) Humeur : communicante Sentiment dominant : satisfaction
Ce soir en sortant de la radio, je constate toute guillerette que quelqu'un m'a écrit un texto pendant que je me débattais avec les bandes magnétiques échappées de mon nagra particulièrement peu coopérant. Un message bref, concis : "Bienvenue chez Bouygues Telecom".
C'est bien gentil les gars mais ça fait un peu cinq ans que je suis chez vous. Ca fait un peu tard maintenant pour me souhaiter la bienvenue, surtout que je suis d'une fidélité sans faille à mon opérateur téléphonique (par la simple peur de changer de numéro et ainsi perdre de vue des gens de valeurs)
Mais c'est l'intention qui compte !
PS : des posts suivront ce soir, mais je croule encore sous une montagne de boulot (ingrat). Que mes fans (41 aujourd'hui !!!) se rassurent...
Bidibi posted this at 21:03.
22 juillet 2002
Sniffe ton café
Fond sonore : Jude, «Red room» (King of yesterday, 2001) (la voix de Jude...une pure merveille... en particulier sur cette petite chanson sobrement habillée d’une guitare sèche…) Conditions climatiques : parfaites Je porte : encore un nouveau truc très joli mais je n’y peux rien : plus je suis fauchée plus je dépense, au secours ! Humeur : apaisée Sentiment dominant : faim (bah oui je suis désolée de vous exposer trivialement les gargouillis de mon ventre, mais je n’ai pas encore eu le loisir de me faire à manger) La phrase du jour : «La femme est un roseau dépensant» (Jules Renard, cf. confirmation ci-dessus)
Le lundi, ça commence toujours très mollement mais ça finit bien, en général.
Je retiendrai de cette longue journée de labeur le déjeuner avec Valélie, ma partenaire favorite de fou-rires. En l’occurrence, elle en a déclenché un chez moi précisément au moment où je buvais ma première gorgée de café (un plaisir minuscule), ce qui a eu un effet désatreux sur ma personne, qui a commencé à rire tout en avalant, ce qui a produit un sniffage de café impromptu.
(Note de mon for intérieur : mais pour qui je vais passer, moi, après le coup du supermarché et maintenant le sniffage d’arabica ???)
Bon, tout ça n’est pas glamour, mais j’en ris encore. Comme tout bon fou-rire, c’est parti de rien, un mot, en l’occurrence le mot «cochon» employé dans un contexte peu porcin. Bref les effets conjugués de la caféine inhalée et du fou-rire valéliesque m’ont fait réaliser un marronnier graalesque.
Bref, une bonne petite journée, comme on aimerait en voir plus souvent, à une exception (notable) près : mon compteur veut plus me montrer ses comptes ! Murphy aurait-il encore frappé ??? Mon compteur comptable serait-il un escroc ? Mystère…
Bidibi posted this at 21:53.
21 juillet 2002
For the benefit of Dr. Tomorrow
Fond sonore : Vincent Delerm, «Fanny Ardant et moi», (éponyme, 2002) Conditions climatiques : good day sunshine (même s’il fait nuit) Je porte : something Humeur : I feel fine Sentiment dominant : Happiness is a warm gun (bang bang tchou tchou)
Annelor s’est à peine remise à donner de la voix que c’est au tour du Dr. Tomorrow de plier bagages vers un monde meilleur, le temps des vacances. Non sans avoir laissé un hymne beatlemaniaque à la gloire des pauvres bloggeurs que nous sommes.
Je suis personnellement immensément honorée d’être créditée au générique d’une parodie des Fab four… Il est fort, ce docteur, il vient d’inventer le karaoké bloggesque !
Bidibi posted this at 23:04.
Ta tante à poil dans le prisu
Fond sonore : Rickie Lee Jones, “Smile” (It’s like this, de mémoire, 2001, du pur sucre…) Conditions climatiques : lourdes Je porte : le dessus amplement évoqué ci-dessous, sans dessus-dessous Humeur : prompte à l’autodérision Sentiment dominant : honte
Sur l’écume de mes jours, on sait aussi rire de soi-même.
Or donc, c’était hier, je m’apprêtais à partir faire des courses histoire de remplir mon frigo lillois quand mon petit filleul (et accessoirement neveu) de trois ans me supplia de l’emmener avec lui. Pourquoi pas après tout, et puis c’était l’occasion pour moi, via l’auto-radio, de lui faire un brin d’éducation musicale, ses oreilles étant pour le moment habituées aux vociférations célinedionesques (au secours), aux rythmes star-académiciens et autres incommensurables daubes qui polluent chaque jour mon ouïe (que j’espère) raffinée.
Bref, nous partons ensemble avec Sergent Pepper dans l’autoradio vers une vie meilleure. Arrivés au supermarché, premiers déboires : mon cher et tendre filleul veut absolument que je prenne un chariot pour poser son séant dans le petit siège prévu à cet effet. Dégoulinante de tendresse à l’égard de la progéniture de ma sœur, me rappelant moi-même avoir longtemps cassé les pieds de mes parents pour prendre place dans cette inconfortable vigie, je finis par obtempérer, bien que mes maigres courses ne le justifient pas. Sauf que sans pièce d’un euro, hum, c’est un peu difficile de se procurer ces tas de ferrailles qui ont systématiquement une roue bloquée (je commence d’ailleurs à croire à un complot mondial des caddies contre ma petite personne).
Le charmant bambin à la main, je vais donc changer un billet. Soulagée, j’installe mon jeune soupirant dans son trône provisoire. Finalement, ce n’est pas si mal qu’il soit dans l’incapacité de bouger (et heureux de l’être), étant donné que malgré son jeune âge il a déjà commis quelques catastrophes naturelles : passionné des allumettes et des briquets, il a déjà failli embraser la maison familiale. Il a également vidé une bouteille de dissolvant sur la moquette, parce qu’il «n’aimait pas la couleur». Et cette graine de voyou parvient toujours à échapper à une trop lourde sentence en vous caressant la joue doucement en vous priant de le serrer dans vos bras. Evidemment, moi, je craque. J’irais même jusqu’à dire que j’en ai l’utérus tout chaviré.
Bon, passons. Le petit neveu bien calé dans son fauteuil, je n’avais plus de soucis à me faire, du moins le croyais-je. Je me hâte donc dans les rayons (je hais les supermarchés à tel point que je suis devenue la championne du monde des courses les plus rapides et les plus efficaces, pour vite sortir de cet enfer et ne plus y mettre les pieds), puis vient la ligne droite vers la caisse promise. Mon jeune compagnon pointe alors son doigt vers un paquet de glaces à l’eau, en me priant de le lui acheter. Je me souviens alors des consignes de ma sœur, «surtout ne pas céder», et bien qu’il soit désormais connu que je ne sais pas dire non, je lui fais la leçon de la façon la plus ferme que ma personne prompte à s’attendrir sur les chtites nenfants me permet de le faire.
Lui : «Si ! » Moi : «Non, ce n’est pas raisonnable (tu parles si on s’en fout de la raison à trois ans, et après c’est pire)» Lui : «SIIIIIIIII» (hurlé à la Dion) Moi : «Chut, mon coco, on va se faire remarquer» Lui : «SIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII» (façon corne de brume).
Là, je sens obligée de lui offrir le paquet de glaces si convoité, parce qu’un attroupement commence à se former autour de nous, et quelques mémés m’offrent un regard hautement réprobateur, du style : «Tss, tss, ces nouvelles mères, aucune autorité». Mon tendre neveu, submergé par la gratitude, décide alors de me faire un de ces super-câlins dont il a le secret pour se faire pardonner. Pour m’attirer vers lui, il agrippe mon petit haut sexy et décolleté par le ruban qui retient ce qu’il me reste de pudeur, et vlan ! l’élastique fait son effet et je me retrouve là, au milieu de l’allée principale, avec ma (modeste) poitrine offerte au regard de deux clients libidineux soudain très intéressés par ma jeune personne.
Je meurs encore de honte ce soir à la simple évocation de la scène… évidemment, mon jeune filleul s’est tôt fait pardonner en me faisant une caresse sur ma joue et en zozottant : «Tu sais, Tatie, ze t’aime pas, ze t’adore de toute ma vie». Bah il peut, après ça !
Bidibi posted this at 22:43.
Obscure clarté
Fond sonore : Velvet underground (toujours), «I’m waiting for the man» (The Velvet underground&Nico, 1966) (irrésistible) Conditions climatiques : attention, des perturbations sont à attendre dès demain Je porte : micro, dès demain Humeur : poétique Sentiment dominant : attentive
Ce soir en sortant de mon brinqueballant train, j’ai été frappée par la lumière qui baignait la gare Lille-Flandres. Peut-être était-ce dû au jour tout juste déclinant, je ne saurais l’expliquer.
En tout cas cette clarté avait quelque chose de surnaturel. Devant moi, mes compagnons de voyages n’étaient plus que des ombres marchant toutes au même rythme. Etrange impression d’uniformité… Une armée d’ombres que plus rien ne permettait de distinguer. Des formes rongées par l’éclat du soleil.
Sans le vouloir, j’étais l’une de ces ombres, le pas s’emboîtant mécaniquement à celui des autres… Comme absorbée moi-même par ce vide fait d’ombres et de lumières.
Bidibi posted this at 22:03.
Snapshots
Fond sonore : Velvet Underground, “Femme fatale” (The velvet underground&Nico, 1966) (ça me fait penser à un petit rigolo qui m’appelait ainsi ;o) Conditions climatiques : Vaste anticyclone sur la moitié Nord du pays Je porte : connaissance du fait que personne ne m’a laissé aucun commentaire ce week-end, ce qui me laisse sans voix et m’interpelle profondément… va falloir rendre ce blog encore plus interactif… Humeur : poétique Sentiment dominant : sereine La phrase du jour : «A la différence des autres maladies, la vie est toujours mortelle» (Italo Svevo)
Un livre bouleversant, un train qui file à travers la campagne, les serments d’amour éternel de mon petit neveu, mon nom pour la première fois à la radio, une batterie de tests débilisants passés avec délectation avec ma sœur, une rengaine dans la tête, des projets de vacance, une danse improvisée avec Emma (huit mois et déjà dancing baby), une glace à l’eau, six cafés, et l’addition !
Bidibi posted this at 22:02.
|
|
|